Crédit photo : Andrey Popov
Avec pour enjeu de « donner à tous les Français un accès à des soins de qualité, pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie obligatoire et complémentaire, dans le domaine de l’optique, de l’audiologie et du dentaire », la réforme « 100 % Santé » s’est déployée graduellement depuis 2019 jusqu’à devenir pleinement effective au 1er janvier 2021. Depuis, elle permet à tous les Français disposant d’une complémentaire santé de bénéficier d’une prise en charge à 100 % de nombreux équipements médicaux. Dans le cadre de la réédition de son Panorama de la complémentaire santé, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publiait le 10 juillet un bilan statuant sur l’utilité du dispositif, particulièrement pour les ménages les plus modestes, qu’elle espérait avantager.
Une amélioration de l’accès aux prothèses auditives et dentaires
Entre 2019, date du lancement de la réforme, et 2021, la vente des équipements a augmenté de façon considérable. Ainsi, le nombre de personnes ayant acheté des prothèses auditives a explosé (+75 %), parmi lesquelles environ 40 % ont choisi un produit du panier 100 % Santé en 2021, comme en 2022. Même constat du côté des dispositifs dentaires (+17 %) pour lesquels 57 % des recourants se sont tournés vers un équipement sans reste à charge en 2022. En revanche, seuls 18 % des patients faisaient appel à la mesure pour l’achat de leurs équipements optiques cette même année. En effet, « la majorité des bénéficiaires disposaient déjà en 2019 de garanties supérieures à celles ensuite imposées par la réforme », commentait la Drees avant de conclure sur la répartition de la prise en charge des dépenses : « Si les organismes complémentaires sont le principal financeur de ces trois postes de soins et avec une dépense croissante (passant de 54 % à 61 % de la dépense entre 2018 et 2022), la dépense financée par l’Assurance maladie obligatoire a également augmenté (passant de 14 % à 18 %). Ainsi, la part de la dépense restant à la charge des ménages baisse de 32 % en 2018 à 21 % en 2022 sur ces trois postes de soins. » Si les Français semblent indéniablement tirer avantage de cette mesure, ils ne sont pas les seuls. En effet, de nombreuses sociétés et nouveaux acteurs profitent de la manne qu’elle génère pour se développer. C’est le cas des audioprothésistes dont le nombre n’a de cesse de croître depuis ces 10 dernières années. Ainsi, selon la Drees, ils étaient 4 478 début 2023, contre 4 121 début 2022, soit une augmentation de près de 9 % du nombre de praticiens. Même constat du côté des orthoptistes et des opticiens-lunettiers dont les effectifs ont respectivement augmenté de 35 % et 22 %, au cours des 5 dernières années. Ces professions de santé – pour certaines relativement nouvelles – semblent donc avoir encore de beaux jours devant elles !
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