Les premiers Etats généraux de la santé visuelle proposent la mise en place de binômes ophtalmologues-opticiens ou orthoptistes.
Organisés à l’initiative de la Fédération nationale de la Mutualité française(1), les premiers Etats généraux de la santé visuelle qui se sont tenus mi-décembre ont été l’occasion de rappeler les enjeux de la santé visuelle et de dégager des pistes pour améliorer le parcours de soins des quelque 60 % de français présentant un problème de vision.
Les participants à ces Etats généraux ont partagé un diagnostic plutôt pessimiste de la filière visuelle : inégalités importantes en termes d’accès aux soins pour des raisons à la fois financières(2) et géographiques(3), baisse continue du nombre d’ophtalmologues (moins de 4 500 au niveau national).
Pour remédier à cette situation, les participants réunis par la Mutualité française proposent une nouvelle organisation du parcours de santé visuelle, à travers la constitution d’équipes médicales pluridisciplinaires et les coopérations interprofessionnelles, qui permettraient à des personnels paramédicaux, notamment des opticiens et des orthoptistes, d’assurer en pré-consultation certains actes comme la mesure de l’acuité visuelle et les examens de réfraction. L’objectif de ces transferts de tâches serait de libérer du temps médical pour les ophtalmologues qui se concentreraient sur la prise en charge des pathologies oculaires chroniques. Autre piste évoquée : la création de centres d’excellence spécialisés dans le traitement des pathologies complexes. Ces propositions seront détaillées dans un Livre blanc dont la publication est prévue en janvier 2016. Elles s’inscrivent dans la continuité de la loi de financement de la Sécurité sociale qui propose la mise en place de binômes ophtalmologue - orthoptiste, ce dernier pouvant assurer les pré-consultations et les séances d’apprentissage à la pose des lentilles.
(1) La FNMF regroupe plus de 400 mutuelles santé.(2) 10 à 15 % de la population renonce aux soins optiques faute de moyens ou de couverture santé suffisante.(3) Les délais de consultation peuvent atteindre 12 mois dans certains départements comme la Picardie et la Franche-Comté.