Crédit de photo : Vladimir Vladimirov
Après le cancer du sein, du colon et du col de l’utérus, qui font l’objet de programmes de dépistage organisé, c’est au tour du cancer du poumon d’être investigué pour une action sanitaire préventive à l’échelle nationale. Pas étonnant quand on sait qu’il est le troisième cancer le plus fréquent en France. Souvent diagnostiqué tardivement car asymptomatique dans les premières phases de la maladie, il constitue la première cause de mortalité par cancer en France. Une maladie évitable puisque le tabagisme serait responsable de près de 80 % des cas diagnostiqués de cancer du poumon, devant le radon lui-même à l’origine d’environ 3 000 décès par an.
Un projet de dépistage organisé
Si plusieurs études ont démontré les bénéfices d’un dépistage organisé du cancer du poumon, la France n’avait pas encore franchi le pas. C’est désormais chose faite puisque l’Institut National du Cancer (INCa) a décidé de se saisir du sujet en lançant un projet expérimental pour tester une nouvelle stratégie sanitaire contre la maladie. D’après le professeur Norbert Ifrah, président de l’INCa, « l’intérêt du dépistage est majeur pour la santé publique ». Ce sont ainsi 20 000 personnes âgées de 50 à 74 ans, fumeurs ou anciens fumeurs (ayant arrêté depuis moins de 15 ans) avec une consommation d’au moins 20 paquets par an, qui participeront à cette phase pilote. Ces derniers devront réaliser un scanner thoracique deux années consécutives, puis tous les deux ans. Cette technique d’imagerie permettra de détecter des lésions pulmonaires à un stade très précoce afin d’espérer réduire le risque de décès. Un sevrage tabagique sera également proposé en parallèle aux participants.
Au-delà de l’aspect sanitaire, les conséquences économiques seront également appréciées, avec pour objectifs de définir tant les modalités de dépistage telles que la durée ou la fréquence que le retentissement sur l’offre de soins. L’INCa espère ainsi évaluer l’impact d’une généralisation du dépistage de la maladie. « Plus le cancer est détecté tôt, plus les chances de guérison sont élevées : les études montrent qu’un tel dépistage pourrait réduire de 20 à 25 % la mortalité liée à ces cancers », précisait l’institut lors de l’annonce du lancement du programme pilote. Une annonce qui devrait intéresser de nombreux patients que les professionnels de santé pourront orienter vers les centres associés au dispositif.
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