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Si le groupe Afflelou propose depuis plus de 2 ans déjà un service de téléconsultation en magasin afin de « contribuer à son échelle à faciliter l’accès à un ophtalmologue à distance » via une prise de rendez-vous sur le site Afflelou.com, la donne va changer. En effet, les patients pourront désormais réserver un créneau de consultation sur la première plate-forme de prise de rendez-vous médicaux française, Doctolib, via la recherche « téléconsultation ophtalmologie ».
Les pour
En France, le conseil national de l’Ordre des médecins dénombrait en janvier 2024 un peu moins de 6 ophtalmologues pour 100 000 Français, un chiffre bien en-deçà des autres médecins spécialistes en accès libre. En avril, la société Doctolib publiait son étude sur les délais moyens d’obtention de consultations médicales. La plate-forme concluait alors à l’accessibilité limitée des ophtalmologues. Doctolib estimait ainsi que la moitié seulement des rendez-vous chez un ophtalmologue étaient obtenus en moins de 25 jours, soit un délai plus long que pour les généralistes (50 % en moins de 3 jours), les dentistes et les sages-femmes (11 jours), les psychiatres (16 jours), ou encore les gynécologues (22 jours). « Notre objectif a toujours été de répondre aux enjeux de santé visuelle par la mise en place notamment de solutions innovantes. Ce partenariat avec Doctolib nous permet de continuer à simplifier la prise de rendez-vous ophtalmologiques à distance dans une logique de soins plus préventifs et continus pour les patients », déclarait Anthony Afflelou, Président Directeur Général du Groupe Afflelou.
Les contre
« Les ophtalmos libéraux ne font pas tchin-tchin » titrait, il y a quelques jours, Le Quotidien du Médecin qui mettait en avant les potentielles dérives d’un tel rapprochement. À commencer par la nature du partenariat : « Le cœur de métier de Doctolib, c’est de proposer des rendez-vous médicaux et là, il s’agit d’un partenariat direct avec une enseigne commerciale. Les opticiens sont certes des professionnels de santé et des commerçants, ils ont la double casquette, mais Afflelou, c’est un financier pur. », dénonçait le Dr Vincent Dedes, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France. De plus, l’alternance de consultations en présentiel et à distance est impérative pour garantir un suivi médical régulier et qualitatif, une nécessité que l’accord pourrait ébranler. En outre, un tel partenariat pose la question de la continuité des soins, dans le cas où le médecin se situerait à une distance trop importante du domicile du patient. Enfin, l’accord pourrait entraver le libre choix de l’opticien par le patient. « Nous craignons que, dans ce type de dispositif, l’ordonnance devienne “captive” du magasin puisque la personne qui y a consulté y achètera probablement ses lunettes. Ce qui n’est pas normal. Si elle a une prescription pour une correction optique, elle doit pouvoir acheter ses verres ou ses lentilles où elle le souhaite », rappelle le Dr Dedes.
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