Alors que les tarifs baissent et que l’échappatoire d’une augmentation des volumes est de plus en plus compromis, le maintien du niveau de chiffre d’affaires devient problématique. En attendant d’y voir plus clair sur la notion de « surcompensation financière » introduite dans la loi santé et qui amènerait les cliniques à rembourser les bénéfices trop élevés réalisés « sur le dos » de l’assurance-maladie (le risque semble assez faible, sans doute circonscrit à quelques activités comme l’hémodialyse en centre), les cliniques recherchent de nouveaux leviers de recettes.
L’amélioration de la prestation hôtelière, avec l’idée que le patient trouve en clinique a minima ce qu’il trouve chez lui (accès WIFI, repas « gourmand » pour les patients hospitalisés plusieurs jours, collation pour les patients pris en charge en ambulatoire, concept de « cocooning » pour les parturientes…) est un axe suivi par tous les grands opérateurs.
Depuis 2011, année où la facturation de supplément confort pour l’ambulatoire a été autorisé, de nombreuses cliniques se sont mises à facturer également des « forfaits administratifs » qui recouvrent des prestations autrefois gratuites : actualisation de la carte vitale, contact avec la mutuelle, appel d’un taxi ou d’un véhicule sanitaire pour la sortie du patient… Ces prestations, facturées de 9 à 11 EUR par patient selon les cliniques, se généralisent actuellement. Elles doivent avoir un caractère facultatif et faire l’objet d’une information du patient. Dans le respect de ces dernières conditions, elles ont été jugées licites par la DGCCRF (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).
La recherche de recettes « hors assurance-maladie », est de plus en plus source de contentieux avec les mutuelles qui rechignent à financer les cliniques par ce biais alors que les dotations de l’assurance-maladie sont à la baisse. La voie est étroite pour les cliniques alors que les dépassements d’honoraires des praticiens, qui ne leur profitent pas, contribuent également à une augmentation du « reste à charge » des patients, difficilement supportable en temps de crise et pouvant par ricochet favoriser le secteur public.