Dans une récente étude, l’Insee s’est intéressé à l’incidence que pouvait avoir le niveau de revenu des parents sur celui de leurs enfants, une fois devenus adultes. À cette fin, l’institut a comparé leur rémunération de 2010 à celle de leur enfant, âgé de 28 ans en 2018. Une analyse rendue possible par la disponibilité des données fiscales et qui vient compléter les nombreuses études sur l’influence des catégories socioprofessionnelles sur la mobilité sociale intergénérationnelle.
Un déterminisme encore à l’œuvre
« Mieux les parents sont classés dans l’échelle des revenus, mieux le sont également leurs enfants par rapport aux jeunes adultes de leur génération », constate l’Insee. Une corrélation qui, insistent les analystes, est plus forte en France que dans les pays nordiques, réputés pour l’efficacité de leur modèle éducatif et social, mais bien moins élevée qu’aux États-Unis. Signe que si la mobilité intergénérationnelle des revenus peut être enrayée par le niveau de revenus des parents, elle fonctionne néanmoins dans notre pays.
L’Insee note ainsi que « parmi les enfants de parents défavorisés, un quart fait partie des 40 % aux revenus les plus élevés de leur génération tandis que, parmi les enfants des parents les plus aisés, un quart des enfants appartient aux 40 % des revenus les plus faibles ». Des transferts de niveau de revenus sont ainsi constatés même si un « plancher collant » conduit 31 % des enfants des plus modestes à ne pas parvenir à gagner plus que leurs parents et un « plafond collant », 34 % des enfants des plus aisés à garder le niveau de vie de leurs parents.
Des facteurs autres que les revenus
Le niveau de rémunération des parents n’est pas le seul critère qui joue un rôle déterminant dans la mobilité intergénérationnelle des revenus. À rémunération égale des parents, l’étude démontre que les fils ont de meilleures chances de grimper dans l’échelle des revenus que les filles. Ainsi alors que 15 % des garçons élevés par des parents appartenant à la classe de revenus la plus basse atteignent la plus haute, seules 8 % des filles y parviennent.
De même, « les enfants des familles monoparentales ont une probabilité de mobilité ascendante élargie significativement plus faible que les enfants de couples ayant un ou deux enfants, et un risque de mobilité descendante plus élevé », constate l’Insee. Les enfants issus d’une fratrie de plus de 3 ont également moins de chance de gagner plus que leurs parents à l’âge adulte.
Enfin, l’étude démontre que la mobilité varie également selon la région dans laquelle vivent les enfants à leur majorité. La mobilité ascendante est ainsi 3 fois plus élevée pour les enfants d’Île-de-France que pour ceux des Hauts-de-France et de Normandie.
Pour aller plus loin, découvrez nos études du secteur économie.
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