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Selon Altares, le nombre de défaillances dans le secteur HCR s’inscrit en hausse de 12 % sur les 9 premiers mois de l’année 2024 par rapport à la même période en 2023, et de +22 % par rapport à 2019. Cette progression atteint +21 % dans l’hébergement, +12 % dans la restauration (+17 % pour la restauration rapide, +8 % pour la restauration traditionnelle) et +7 % pour les débits de boissons. Altares décompte ainsi 302 cessations de paiement dans l’hébergement (contre 249 en 2023, 208 en 2020), 2 536 dans la restauration traditionnelle (contre 2 342 en 2023, 1 405 en 2020), 2 310 dans la restauration rapide (contre 1 968 en 2023, 967 en 2020), 868 dans les débits de boissons (vs 810 en 2023, 529 en 2020). Après l’accalmie des années Covid-19, cette reprise de l’exposition du secteur de l’hébergement-restauration aux défaillances est à l’image de la tendance globale observée selon le dernier observatoire de la BPCE. À ce titre, l’observatoire décompte, tous secteurs d’activités confondus, une progression sur 12 mois glissants à fin septembre de +24 % avec 64 427 défaillances, le plus haut niveau depuis 15 ans.
Effet rebond post-Covid amplifié par l’inflation
Parmi les facteurs explicatifs des défaillances du secteur, il y a tout d’abord l’effet mécanique de rattrapage après le fort ralentissement pendant la période Covid-19. Le deuxième facteur est conjoncturel lié au choc inflationniste, les professionnels ayant été confrontés à la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières tout en rencontrant en parallèle des difficultés pour rembourser leur PGE.
Former les entrepreneurs aux bases de gestion
De nombreuses structures, notamment parmi les plus jeunes, n’ont pas les reins suffisamment solides. Elles connaissent d’importantes difficultés les conduisant à une fermeture prématurée. À ce propos, l’Umih pointe, dans un communiqué, un manque de maîtrise des bases de gestion spécifiques à son secteur. « La gestion d’un établissement de restauration ou d’hôtellerie requiert des compétences précises. Cependant, bon nombre de professionnels se lancent dans l’aventure entrepreneuriale sans avoir bénéficié d’une formation adéquate, ce qui les expose à des difficultés pour partie évitables ». L’organisation patronale appelle donc à la mise en place d’une formation spécifique et obligatoire destinée aux actuels et futurs entrepreneurs. Celle-ci a pour objectifs de les accompagner dans leur gestion quotidienne et de les armer face aux défis spécifiques de la création d’entreprise dans ce secteur. Reste à définir le cadre, le contenu et le calendrier… À suivre !
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