Si la dégradation de la note de la dette publique par l’agence Fitch n’a pas entraîné le séisme économique annoncé, elle n’a pas laissé indifférents les Français. Selon un récent sondage Elabe réalisé pour l’Institut Montaigne et Les Échos, le passage de la note AA à AA- a ainsi été jugé inquiétant par 70 % des Français. Pour ces derniers, il traduit un déclassement de la France contre lequel il faut agir en réduisant la dette publique. 76 % des Français estiment qu’il y a urgence à agir. Un sentiment que partagent 91 % des électeurs de Valérie Pecresse, 83 % de ceux d’Emmanuel Macron, 74 % des électeurs de Marine Le Pen, mais seulement 58 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon.
Faire contribuer les plus riches
À la question « par quels moyens faudrait-il réduire la dette publique ? », 54 % des personnes interrogées répondent par la mise en œuvre d’une contribution exceptionnelle des plus aisés. 52 % plaident pour réduire les dépenses publiques et 52 % pour dynamiser la croissance économique (dans l’espoir qu’elle générera mécaniquement une augmentation des rentrées fiscales et sociales). Les autres personnes interrogées estiment qu’une hausse des impôts des entreprises (22 %) ou des particuliers (5 %) doit être envisagée.
Dans tous les cas, les Français ne souhaitent pas que le pays s’endette davantage y compris pour financer des grands projets d’avenir. 70 % d’entre eux ont ainsi affirmé être hostiles au recours à l’endettement, même pour financer la transition écologique. Une hypothèse qui avait été évoquée par deux économistes, Jean Pisany-Ferry et Selma Mahfouz, dans un rapport sur la transition écologique, remis il y a quelques semaines à Élisabeth Borne. Un rapport qui estimait à 66 Md€ l’investissement nécessaire à cette transition, dont 34 Md€ sur fonds publics financés par un impôt exceptionnel sur la fortune et via des emprunts publics massifs.