Le marché parallèle met à mal l’économie des bureaux de tabac.
Les buralistes font grise mine. En effet, selon les derniers chiffres communiqués par Logista France, le fournisseur de la quasi-totalité des 25 000 bureaux de tabac de l’Hexagone, les livraisons de tabac ont reculé de 2,2 % en 2017. Dans le détail, c’est le tabac à rouler, principalement consommé par les jeunes, qui enregistre la plus forte baisse, à 5,7 % en volume, suite à une hausse des prix de 15 % en début d’année. Les ventes de cigarettes ont, quant à elles, reculé de 1,5 % sur l’année, à 44,3 milliards d’unités, après une baisse de 1,2 % en 2016. Mais selon les professionnels de santé, cette baisse des volumes vendus n’est pas imputable à la mise en place du paquet neutre dont l’effet sur la baisse de la consommation n’est pas prouvé. Suite à la mise en place de ce paquet aux photos chocs, sans logo ni couleur distinctive, en janvier 2017, les ventes de cigarettes avaient même enregistré une hausse au cours des premiers mois de l’année, selon les Douanes.
La Confédération des Buralistes impute ce recul sur l’année à la hausse des prix favorisant le développement du marché parallèle qui représente, selon une étude récente, près de 28 % de la consommation de tabac. Que ce soient des achats à l’étranger, dans des boutiques hors taxes d’aéroports ou des cigarettes de contrebande, ce marché parallèle représente un important manque à gagner pour les buralistes. Et la situation ne va pas s’améliorer avec plusieurs augmentations prévues par le gouvernement pour atteindre un prix de 10 € par paquet à l’horizon fin 2020. Après une hausse moyenne de 30 centimes par paquet en novembre dernier, une nouvelle hausse de 1,10 € est ainsi annoncée pour mars prochain.