Crédit photo : Zoran Zeremski
Les pharmacies d’officines poursuivent leur métamorphose. Avec en ligne de mire le désengorgement des cabinets de médecine générale et des services d’urgences, elles sont de plus en plus nombreuses à prendre à bras-le-corps les nouvelles missions qui leur sont confiées. Prescription et administration de vaccins, dépistage d’angines et de cystites, prescription d’antibiotiques, rendez-vous aux âges clés de la vie, accompagnement oncologique… : la liste des services aux patients n’a de cesse de s’allonger. Comment les pharmaciens et leurs équipes s’approprient-ils ces nouvelles casquettes pour améliorer l’accès aux soins des Français ?
Prévention, dépistage, accompagnement : quel bilan ?
L’Assurance maladie évoque des résultats encourageants, à commencer par celui de la vaccination. En effet, la quasi-totalité des pharmacies françaises (93 %) effectuent des rappels. Une hausse que le président de la commission Études et stratégie économiques de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) qualifiait de « spectaculaire » avant de préciser : « La vaccination à l’officine est entrée dans les habitudes des patients ». Un plein essor qui devrait s’accélérer avec l’ouverture récente aux préparateurs du droit à vacciner, de l’arrivée de nouveaux vaccins – à l’instar de celui contre le Zona – ou encore de la revalorisation de l’acte vaccinal à hauteur de 15 € prévue pour 2027. Concernant le dépistage, une hausse de 190 % du nombre de TROD angine a été observée entre janvier et octobre 2024, par rapport à l’année précédente. Si la remise du kit de dépistage du cancer colorectal fait l’objet de l’augmentation la plus marquée (+1447 % en un an), sa marge de progression n’en demeure pas moins perfectible. La réalisation de TROD cystites suit, avec 56 % des pharmacies à en proposer désormais. Ainsi, entre octobre 2023 et octobre 2024, le pourcentage de pharmacies proposant des entretiens pour la femme enceinte, pour la réalisation de TROD angine et pour la remise de kits du dépistage du cancer colorectal est respectivement passé de 20 % à 30 %, de 60 % à 75 % et de 89 % à 99 %. Quant aux bilans partagés de médication, leur nombre a augmenté de 107 % avec désormais 11 % des officines à les proposer, contre 6 % l’an dernier.
La dynamique est donc bel et bien lancée. Si les pharmaciens prennent à cœur leurs nouveaux rôles, ils entendent bien continuer à défendre leur revalorisation via leurs syndicats. Une demande qui semble légitime, dans un contexte économique de plus en plus compliqué pour une partie du réseau officinal français.
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