Arrêt total ou partiel de l’activité des entreprises françaises, tensions sur les prix, règles sanitaires différentes selon les pays… : l’organisation professionnelle appelle à un gel provisoire de la possibilité des entreprises étrangères de réaliser des transports en France suite à une livraison internationale pour protéger le pavillon français.
L’OTRE, Organisation des transporteurs routiers européens, a interpellé par courrier le 17 avril le secrétaire d’État aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, à propos du cabotage et demande l’activation de la clause de sauvegarde prévue par le règlement européen de 1983 permettant de mettre en pause ce dispositif pendant 6 mois. L’organisation professionnelle s’appuie sur plusieurs arguments :
- 80 % des entreprises du transport routier français sont en arrêt total ou arrêt partiel, selon une enquête réalisée auprès de la profession (55 % en arrêt partiel et 25 % en arrêt total). Le manque à gagner estimé a déjà atteint quasiment 50 % du chiffre d’affaires habituel à cette période.
- Seules 20 à 25 % des entreprises travaillent pour les filières de première nécessité. Elles subissent une désorganisation des flux (retours à vide notamment) et, donc, une hausse des coûts de revient.
- L’offre est aujourd’hui largement supérieure à la demande de transports, ce qui provoque des tensions à la baisse sur les prix.
- L’OTRE s’inquiète, par ailleurs, des conditions sanitaires d’exercice des chauffeurs étrangers et des différences de règles. De même, elle note que le « déconfinement » et la reprise de l’activité se feront à des rythmes différents dans les pays, ce qui pourrait pénaliser les entreprises de certains pays et créer des opportunités pour d’autres pavillons.