Les professionnels du camping, pour le moment sans dates et conditions de réouverture, sont inquiets pour la saison estivale qui génère habituellement 85 % de leur activité.
Avec la pandémie de Covid-19, une grande incertitude pèse sur les Français et les professionnels du tourisme à propos du déroulement des vacances d’été. Avec un trafic aérien quasi à l’arrêt et des frontières qui resteront fermées, les voyages à l’étranger semblent compromis pour les mois à venir. Dans ce contexte, les professionnels du tourisme s’attendent à ce que les Français, privés de vacances à l’étranger, favorisent le tourisme de proximité en se repliant sur l’Hexagone. Et l’hôtellerie de plein air, première offre d’hébergement touristique marchand en France, largement prisée des familles, pourrait être une solution privilégiée par les Français cet été. « La France, c’est le pays du camping : nous avons un tiers des capacités du continent européen à nous seuls. Et dans le passé, que ce soit pendant les gilets jaunes ou les attentats, le camping a toujours montré sa grande résilience », indique à l’AFP Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA). Par ailleurs, « Dans cette période compliquée et anxiogène où l’épargne des Français a explosé et le chômage partiel a réduit les salaires, ils ne vont pas vouloir trop dépenser : or nous proposons l’hébergement le plus économique du pays », estime-t-il.
Outre l’aspect économique, la garantie de la sécurité sanitaire sera également un critère de choix décisif pour les Français. Or, selon une enquête réalisée en avril 2020 par Locatour, spécialiste de la location de vacances en ligne, sur un échantillon de 1 078 hommes et femmes de 18 à 75 ans résidant en France métropolitaine, pour 75 % des répondants, les hébergements de plein air apparaissent comme sécurisants après la crise sanitaire.
Du côté des professionnels, face aux incertitudes qui planent sur les dates et les conditions de réouverture des établissements, l’enjeu est de taille. Rappelons que la saison estivale est une période charnière qui représente généralement 85 % de l’activité. Dans ce contexte, la FNHPA a pris les devants avec une proposition de plan de réouverture progressive en trois phases et trois périodes, qui a été présenté lors du comité de filière hebdomadaire. En phase I, à la mi-mai, l’hôtellerie de plein air souhaiterait une ouverture de tous les campings. Piscines et bars resteraient fermés et la restauration serait limitée à la vente à emporter. En phase II, début juin, ouverture de tous les campings avec exploitation des piscines découvertes accompagnée d’un protocole sanitaire adapté. L’ouverture des restaurants/snacks/bars serait conditionnée aux mesures nationales vis-à-vis de la restauration. En phase III, début juillet, l’hôtellerie de plein air aimerait une ouverture de tous les services. À ce jour, aucune date de réouverture n’est encore fixée, mais les deux premières phases semblent désormais utopiques. Une réunion est en effet programmée fin mai entre responsables du gouvernement et acteurs du tourisme pour caler les calendriers de réouverture.