Les promoteurs immobiliers ont vécu l’une de leur pire année en 2022, selon le dernier bilan chiffré de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Moins de 122 000 appartements neufs ont été réservés l’an passé, un chiffre en baisse de 24,6 % en un an. La chute a été particulièrement violente au dernier trimestre, avec un recul de 36 %, par rapport au 4e trimestre 2021. Les causes de ce marasme sont bien connues. La remontée des taux d’intérêt, qui s’est accélérée tout au long de l’année 2022, a fortement renchéri le coût des crédits immobiliers. En un an, le taux moyen d’un emprunt immobilier a plus que doublé.
Resserrement du crédit
Par ailleurs, les conditions d’octroi de crédit, qui n’étaient hier qu’une recommandation du Haut conseil de stabilité financière, sont devenues obligatoires en janvier 2022. Depuis plus d’un an, les banques sont contraintes de limiter à 25 ans la durée des prêts immobiliers, et à 35 % la part des revenus consacrée au remboursement du crédit et au paiement de l’assurance. Elles ne peuvent déroger à ces règles que pour 20 % de leur production. L’année 2022 a aussi été marquée par une envolée des coûts de construction qui, conjuguée au manque d’offre disponible dans le résidentiel neuf, a fait grimper en flèche les prix d’acquisition des logements. Face à cette inflation, de plus en plus d’aspirants à la propriété ont dû renoncer à leur projet.
Crise d’offre et de demande
La détérioration des conditions de financement a particulièrement pesé sur les ventes aux particuliers. Les achats de logements dans le cadre d’un investissement immobilier ont reculé de 26 % et de plus de 43 % sur le dernier trimestre. En revanche, les ventes aux propriétaires occupants ont mieux résisté. Le recul a été limité à 13 % en 2022. Du côté des ventes en bloc, le décrochage est encore plus douloureux. Les achats d’appartements en lots ou en immeubles entiers par des investisseurs institutionnels et des bailleurs sociaux ont cédé près de 37 % l’an passé. Les ventes en résidences de service font à peine mieux. Elles ont fléchi de près de 35 % en 2022.
Pour aller plus loin, découvrez nos études sur le secteur BTP-immobilier.
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