Les enseignes positionnées sur le « low cost » gagnent du terrain au détriment des enseignes généralistes.
Il ne s’agit pas à proprement parler d’une redistribution des cartes, mais les évolutions constatées depuis 2015, confirment l’enseigne comme un nouveau facteur de segmentation et de différenciation du réseau officinal. Certes le nombre d’officines adhérant à une enseigne demeure minoritaire, de l‘ordre de 30 % environ. Mais une proportion qui progresse régulièrement depuis une dizaine d’années : elle était de seulement 5 % en 2005 et est passée à 20 % au début des années 2010. Que cherchent les pharmaciens dans ces enseignes ? En premier lieu, à se différencier de la concurrence, pour 35 % des adhérents, selon une enquête réalisée fin 2017 par Direct Medica pour Les Echos Etudes. Une recherche de différenciation qui passe par une plus forte visibilité, une politique de communication portée par l’enseigne, la commercialisation de marques propres, l’offre de services d’accompagnement aux patients… Autres motivations importantes : anticiper le passage sous enseigne de la majorité du réseau, une évolution considérée comme inéluctable pour 31 % des pharmaciens interrogés… voire se préparer à l’arrivée des chaînes de pharmacies pour 21 % d'entre eux.
Preuve de cette recherche de différenciation, les pharmaciens sous enseignes sont de plus en plus séduits par des concepts ancrés, soit sur le « low cost » (Direct Labo, Univers Pharmacie, Leader Santé, Lafayette Pharmacie, Pharmabest), soit sur la « naturalité » (Well & Well, Pharm’O Naturel, Anton & Willem). Des concepts qui rallient aujourd’hui quelque 3 200 pharmacies, soit 20 % environ du réseau officinal. À l’inverse, si les enseignes dites généralistes restent largement leaders (65 % des pharmacies sous enseignes), elles ont perdu plusieurs milliers d’adhérents entre 2015 et 2017, au profit principalement de structures d’achats régionales ou locales (GIE, SRA). Des enseignes qui demeurent toutefois sereines car derrière ce recul, se dessine une autre tendance de fond de la pharmacie d'officine : la consolidation de réseaux certes resserrés mais plus disciplinés et « compliants » à l’égard de leur concept et de leur stratégie de développement. Une évolution qui marque la maturité croissante des enseignes et leur installation durable dans le paysage officinal.
Source : L’Observatoire des groupements et des enseignes de pharmacies en France, étude publiée par Les Echos Etudes en décembre 2017. L'enquête quantitative on-line a été réalisée par Direct Medica (groupe Webhelp) auprès d’un échantillon de 200 pharmaciens titulaires représentatifs du secteur officinal.