Mais le rebond observé en fin d’année laisse présager un retour à la crise en 2019.
Le BTP a continué à profiter d’un environnement économique plus favorable en 2018. Une meilleure conjoncture qui a boosté les créations d’entreprises et favorisé une baisse des défaillances d’entreprises. Le secteur a même légèrement surperformé par rapport à l’ensemble du tissu économique français (-3,2 % contre -2,9 %, selon les chiffres publiés par la Coface pour l’ensemble de l’année 2018).
Les acteurs du BTP, en particulier les plus petits, pourraient toutefois faire face à un retournement de conjoncture cette année. Ce mouvement a d’ailleurs déjà débuté fin 2018 avec un rebond de plus de 2 % des défaillances au 4e trimestre. La hausse de la sinistralité ne se limite cependant pas à la construction ; c’est bien toute l’économie française qui a été touchée. Mais, selon les analyses d’Euler Hermès et de Coface, ce n’est pas tant le mouvement des gilets jaunes qui est en cause – leur impact est « limité » selon les deux cabinets –, mais simplement le ralentissement de la croissance française. Dans le BTP en particulier, les entreprises ont dû faire face à un effondrement de l’activité dans le neuf tandis que la croissance de l’entretien-rénovation et des travaux d’amélioration des performances énergétiques est restée contenue (respectivement +1 % et +1,5 %). Cette situation a principalement pénalisé les constructeurs de logements individuels (+7,6 % de défaillances au 4e trimestre 2018), les TPE réalisant moins de 250 000 € de chiffre d’affaires ainsi que les régions Hauts-de-France et Île-de-France.
Et pour Euler Hermès comme pour Coface, le regain de dynamisme des défaillances devrait perdurer en 2019 (respectivement +2 % et +1 % prévus). Les prévisions de croissance de la Capeb, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, sont d’ailleurs très mesurées : +0,5 % pour l’ensemble des entreprises artisanales, dont -0,5 % dans la construction neuve et +1 % dans l’entretien-rénovation. Elle note d’ailleurs que les carnets de commandes sont à un niveau très bas, 76 jours d’activité contre 82 l’année précédente. Il reste à voir si le « choc d’offre » que la loi Elan est censée susciter se matérialisera cette année.
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