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Les organisations professionnelles du transport et de la logistique sont très critiques des hausses de taxes prévues dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2025. L’Union TLF et l’OTRE, qui représentent les entreprises du TRM, l’AFILOG, association des professionnels de l’immobilier logistique, la CGF, confédération des grossistes de France, la FEVAD, fédération du e-commerce et de la vente à distance, ainsi que France Logistique ont publié un communiqué commun le 12 novembre, exprimant leur « profonde inquiétude » vis-à-vis de l’adoption de 2 amendements au PLF.
Le premier prévoit l’élargissement de la taxe sur les surfaces commerciales aux entrepôts de plus de 10 000 m². Actuellement, la TASCOM ne s’applique qu’aux commerces de détail dont la surface dépasse 400 m² et dont le chiffre d’affaires annuel hors taxes est au moins égal à 460 K€. À ce sujet, Éric Hémar, Président de l’Union TLF, a déclaré dans une tribune fin octobre : « nous demandons aux parlementaires signataires de prendre conscience des impacts réels de cette proposition. Étendre la Tascom aux entrepôts, c’est mettre en péril tout un secteur stratégique pour l’économie nationale et frapper durement les territoires qui en dépendent. C’est aller à contre-courant des objectifs de réindustrialisation et de transition écologique que la France s’efforce de promouvoir. Il est de la responsabilité des élus de la Nation de protéger les secteurs stratégiques de notre pays et d’éviter que cette bombe fiscale ne vienne ruiner des années d’efforts pour bâtir une logistique performante et compétitive ». Le deuxième amendement concerne, quant à lui, la majoration d’une taxe frappant déjà le secteur : la taxe foncière sur les propriétés bâties.
Les organisations professionnelles critiquent la décision des parlementaires d’alourdir la fiscalité d’un secteur qui fait déjà face à de multiples enjeux : « alors que nos entreprises doivent déjà faire face aux défis de la transition écologique, à l’inflation, aux tensions internationales, ces nouvelles charges fiscales auraient pour conséquences directes des licenciements et de la perte de pouvoir d’achat des Français ». Elles qualifient, par ailleurs, ces projets de taxes de « punitifs ».
L’inquiétude des entreprises du transport et de la logistique s’inscrit d’ailleurs dans un contexte plus global de crise de l’immobilier logistique : « la demande placée de bâtiments logistiques s’effondre avec seulement 1,6 million de m² placés sur les 9 premiers mois de l’année, soit -38 % comparé à 2023, et le nombre de transactions a pratiquement été divisé par deux (67 contre 115) ». Le secteur s’inquiète donc d’une compétitivité encore dégradée par rapport aux pays voisins et l’impact potentiel sur l’emploi et la situation financière de certains territoires. Autre argument avancé : l’alourdissement de la fiscalité sur les entrepôts empêcherait les entreprises de financer la transition écologique en réduisant leur capacité d’investissement (installation de panneaux photovoltaïques, de bornes de recharge électriques, rénovation énergétique…). La délocalisation des entrepôts aurait également un impact négatif sur les émissions en augmentant les distances parcourues. Enfin, celle-ci pourrait affaiblir le pavillon français en encourageant le recours à des transporteurs routiers d’autres pays.
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