La grande distribution portugaise n’a pas bénéficié du rythme de son voisin espagnol, le Portugal enregistrant en 2002 une croissance négative de la consommation (– 0,1 %) (et une faible progression du PIB, à + 0,5 %). L’importance du déficit public (4,1 % du PIB en 2001) s’est traduit par l’adoption de mesures restrictives (augmentation de la TVA, réduction des dépenses sociales) qui continuent de freiner les dépenses des ménages. Combinés à une forte progression du chômage, ces faits laissent envisager
une nouvelle détérioration de la croissance de la consommation en 2003 (– 1,4 % au premier trimestre 2003 en glissement annuel) avant d’entamer une lente remontée en 2004. Un pessimisme partagé par les autorités portugaises qui tablent notamment sur un recul de – 1 % du PIB en 2003. On constate dans notre étude de marché que la densité commerciale offre des perspectives de développement significatives. Cette conjoncture défavorable n’a pas empêché le secteur de la grande distribution
de poursuivre sa forte progression en 2002 (essentiellement par ouverture de points de vente) et d’atteindre un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros pour un parc installé de 1 362 points de vente de plus de 1 500 mètres carrés. Pourtant, avec un hypermarché pour 182 500 habitants et 0,1 mètre carré de vente par habitant, le Portugal n’a pas encore atteint la moyenne communautaire et continue d’offrir des perspectives de croissance élevée. Ce dynamisme a néanmoins incité les autorités à prendre des mesures restrictives (horaires d’ouvertures, implantations) afin de protéger un commerce traditionnel qui ne cesse de reculer (10 000 fermetures entre 1997 et 2002). Si les hypers sont les plus pénalisés par cette réglementation, le nombre de magasins est encore loin de la saturation et devrait poursuivre sa croissance à moyen terme. Une croissance toutefois inférieure à celle des supermarchés. Avec une part de marché de 41 % dans la distribution alimentaire générale, ces derniers restent dominants (4 500 unités en 2001) et continuent de gagner du terrain face aux hypers et au commerce traditionnel. Même si le hard-discount progresse, les formats traditionnels restent cependant toujours dominants. Autre format porteur, le hard-discount poursuit sa percée (5 % de part de marché en 2002), favorisé par une conjoncture particulièrement atone depuis 2001. Dominé par l’allemand Lidl et le français Carrefour (Dia/Minipreço), ce marché continue d’enregistrer l’arrivée de nouveaux entrants (Tegelmann), ce qui devrait se traduire par une intensification de la concurrence par les prix. Le secteur reste toutefois dominé par deux groupes portugais spécialisé dans les supermarchés (Sonae et Jeronimo Martins) et deux groupes français ayant développé le format de l’hypermarché (Carrefour et Auchan). À noter le fort développement d’Intermarché, qui comptait plus de 160 points de vente en 2002.
Le Portugal : Nouvel Eldorado des enseignes européennes de discount
19 juillet 2003
par
Les Echos Etudes
Les Echos Etudes
19 juillet 2003