Les compagnies Air France et Transavia ont repris plus de 30 % des créneaux de décollage et d’atterrissage et une grande partie des droits de trafic vers l’Algérie de leur ancien concurrent, Aigle Azur.
Même s’il a renoncé à faire une offre de reprise d’Aigle Azur, le groupe Air France semble être l’acteur ayant le plus profité de la faillite de la compagnie aérienne. Début décembre, Air France avait déjà obtenu 31 % des près de 10 000 « slots » redistribués sur l’aéroport d’Orly, les créneaux horaires de décollage et d’atterrissage. L’association pour la coordination des horaires (COHOR) avait enregistré 230 000 demandes pour ces créneaux (en comparaison, l’aéroport d’Orly est plafonné à 250 000 slots), mais seules 9 compagnies en ont obtenu.
En janvier, le groupe Air France est de nouveau apparu comme le grand gagnant lors de la réattribution des droits de trafic d’Aigle Azur, c’est-à-dire les autorisations de vols accordées par la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) vers des pays tiers. Plus précisément, sa filiale Transavia a raflé une grande partie de ces droits vers le marché très convoité des vols vers l’Algérie (4 millions de passagers chaque année et 25 liaisons possibles). Pour rappel, Air France était déjà très présent sur ces trajets avec, par exemple, 30 vols hebdomadaires entre Paris et Alger et venait d’annoncer des dessertes depuis Orly. Transavia desservait Alger depuis Nantes et Lyon.
Lors de cette redistribution, Transavia a obtenu une grande partie des droits entre Paris et Alger. La compagnie low cost a également été désignée sur les trajets reliant Paris à Oran, Constantine, Sétif et Tlemcen ainsi que ceux reliant Lyon à Bejaia, Constantine et Oran. De son côté, Air France a reçu des droits de trafic supplémentaires pour Alger depuis Marseille, Nice et Toulouse ainsi qu’entre Toulouse et Oran. En dehors de l’Algérie, Transavia a également gagné 4 fréquences hebdomadaires pour la ligne Paris-Beyrouth et une fréquence vers Beyrouth depuis Lyon et Montpellier, soit l’essentiel des droits d’Aigle Azur. Air France renforce également son offre long courrier vers le Brésil avec des fréquences supplémentaires, soit pour Paris-Rio, soit vers Sao Paulo.
Si Air France et Transavia se sont taillés la part du lion, d’autres compagnies ont tout de même gagné une part des droits de trafic d’Aigle Azur. C’est le cas de French Bee avec 4 fréquences sur Paris-Sao Paulo. ASL Airlines, déjà présent sur certaines lignes vers l’Algérie, espérait se renforcer sur ce marché, en particulier avec les trajets Paris-Alger et Paris-Oran. Elle avait d’ailleurs déjà fait une demande de droits lors de la faillite d’Air Méditerranée. La compagnie n’a finalement gagné que les droits sur Paris-Annaba et Bejaia, un renforcement de ses droits de Paris vers Alger, ainsi que des fréquences vers la capitale algérienne depuis Lyon et Lille et sur la ligne Lille-Oran. Enfin, la low costespagnole Volotea a obtenu de nombreux vols depuis les grandes villes régionales : Lyon-Sétif, Bordeaux-Alger et toutes les villes algériennes sauf Alger depuis Marseille.
Les autres low cost, Ryanair, Easyjet et Vueling, n’ont obtenu aucun droit, leurs demandes ayant été rejetées : dossier déposé par des établissements étrangers alors que la distribution était réservée aux compagnies basées en France dans le cas des deux premières et offre jugée peu régulière pour la dernière.