Les comptes de la Sécurité sociale et de la branche Maladie ont poursuivi en 2015 leur redressement, sans toutefois retrouver leur niveau d'avant la crise de 2009.
Malgré la persistance d’un haut niveau de chômage, les comptes sociaux affichent une nette amélioration, selon les résultats provisoires diffusés par le ministère des Affaires sociales. Le déficit de la Sécurité sociale s’établit à 10,7 milliards d’euros (contre 13,2 milliards en 2014 et 14,4 milliards en 2013), soit quelque 2 milliards de moins que ce qu’il était prévu pour l’année 2015.
Cette « embellie » s’explique par la conjugaison de plusieurs facteurs : l’augmentation des recettes liées au meilleur rendement de l’assurance-vie et à l’augmentation des taxes sur le tabac, la réduction des dépenses de retraite (100 millions d’euros de moins que prévu), et surtout l’amélioration des comptes de la branche Maladie, dont le déficit représente à lui seul près de 55 % de celui de la Sécurité sociale. Celui-ci est ainsi passé de 6,5 à 5,8 milliards d’euros entre 2014 et 2015, grâce aux efforts continus de régulation des dépenses de santé remboursables (baisses de prix des produits de santé, poursuite des efforts de maîtrise médicalisée, rationalisation des achats hospitaliers...). Leur progression a ainsi été limitée en 2015 à +2 % en valeur, un niveau particulièrement faible au regard d’une demande de soins en constante progression.
Ce redressement devrait de poursuivre en 2016, grâce au nouveau plan de maîtrise des dépenses de santé prévu cette année. L’Assurance maladie attend quelque 3,4 milliards d’euros d’économies supplémentaires, en s’appuyant sur l’encadrement des prescriptions en ville et à l’hôpital (médicaments, biologie, radiologie...), la relance des médicaments génériques, la révision de la liste « en sus », la forfaitisation croissante des rémunérations des professionnels de santé... Tous les leviers d’économies seront cette année actionnés, de manière à respecter la trajectoire de redressement des comptes sociaux, dont le retour à l’équilibre n’est toutefois pas prévu avant 2021, selon les dernières projections de la Cour des comptes...