Crédit de photo : khuntapol
En moyenne 15 % à 30 % moins chers que leurs traitements de référence, les médicaments biologiques constituent un levier substantiel d’économies pour la sécurité sociale. Loin d’être aussi fréquemment utilisés que leurs homologues les génériques, ils auraient malgré tout permis d’économiser 2,4 milliards d’euros en 10 ans, d’après IQVIA. Si l’extension du droit à la substitution des médecins aux pharmaciens a longtemps été repoussée, une nouvelle dynamique est en marche. Ainsi, en avril 2024, un comité scientifique temporaire – composé de professionnels de santé et d’associations de patients – se tenait pour la première fois afin de définir les conditions d’interchangeabilité des médicaments de référence par leurs biosimilaires. Depuis, les réunions d’experts se succèdent et les recommandations favorables de l’Agence Nationale de Sécurité des Médicaments avec.
Que prévoit le nouveau décret ?
Si les médecins sont libres de prescrire la quarantaine de biosimilaires commercialisés en France, les pharmaciens ne pouvaient jusqu’alors substituer que les spécialités appartenant à trois groupes : le filgrastim, le pegfilgrastim, et plus récemment le ranibizumab. Paru au J.O. la semaine dernière, le texte autorise l’élargissement de cette liste à six nouvelles molécules : le tériparatide (médicament de référence : Forsteo®), l’étanercept (Enbrel®), l’adalimumab (Humira®), l’énoxaparine (Lovenox®), le follitropine alfa (Gonal-F®) et l’époétine (Eprex®). Une nouveauté qui devrait permettre d’augmenter leur taux de pénétration, et qui laisse entrevoir un potentiel d’économies considérable pour le système de santé français.
Du côté des principaux concernés, la nouvelle est accueillie favorablement. Les pharmaciens espèrent un effet papillon vers le plein droit de substitution. « C’est une économie importante pour le pharmacien, mais c’est aussi un élargissement de l’accès aux médicaments biologiques pour le patient », se félicitait Sonia Jouve, élue de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO), dans la revue du Quotidien du Pharmacien.
Copyright : Les Echos Publishing
Pour aller plus loin, découvrez notre étude sur le marché des biosimilaires.