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En France, la part des paiements en espèces dans les commerces de proximité s’est réduite de 25 points en moins de 10 ans et ne représentaient plus que 43 % en 2024. Pour rappel, 68 % des règlements étaient effectués en liquide en 2016, 57 % en 2019 et 50 % en 2022. 2024 est la première année où les paiements en espèces dans ces points de vente n’est plus majoritaire et se classe derrière ceux réalisés en utilisant une carte bancaire ou de crédit (48 %).
L’usage des espèces dans l’Hexagone, précise l’étude de la Banque de France, « se place ainsi sensiblement en dessous de la moyenne de la zone euro (à 52 %), dont la part s’est contractée de 27 points sur la même période. Dans l’ensemble, la part des espèces s’est réduite en moyenne depuis 2016 de 3 points chaque année tant en France qu’en zone euro ».
Des solutions de paiement alternatives
Le repli du recours aux espèces s’explique, selon les analystes de l’institution financière, par une offre de paiement qui se diversifie et séduit de plus en plus les consommateurs français. Outre les cartes, qui s’imposent désormais dans 48 % des paiements dans les commerces de proximité (contre 37 % en 2019), on note également l’émergence des paiements mobiles (réalisés via son smartphone) qui, en 5 ans, sont passés de 1 à 5 %. Les chèques et les virements, quant à eux, restent stables (entre 4 et 5 % sur les 8 dernières années).
Pour autant, les Français continuent d’apprécier les espèces. 60 % des consommateurs estiment ainsi qu’il est important d’avoir la possibilité de payer en liquide. Lorsqu’on les interroge sur les avantages qu’ils prêtent à ce mode de paiement, ils répondent qu’il préserve leur anonymat (40 %), leur permet d’effectuer un règlement immédiat (37 %), facilite la gestion de leur dépenses (31 %) mais aussi qu’il est accepté dans la plupart des situations (30 %).
En outre, les paiements en liquide sont considérés par les Français comme rapides (23 %), simples (19 %) et sécurisés (16 %).
Une question d’âge et de montant
Sans surprise, l’usage des espèces varie en fonction de certains critères sociodémographiques. Si le genre, le niveau de revenu ou la catégorie socio-professionnelle du consommateur n’ont pas d’incidence notable sur son recours aux espèces, l’âge joue un rôle. On note ainsi que « la propension à régler un achat en espèces d’une personne âgée de 40 ans ou plus est significativement plus forte que pour une personne de 18 à 39 ans ».
En outre, le type d’achat et son montant pèsent dans le choix du consommateur. « Ainsi, la propension à régler ses achats en espèces est plus forte dans la catégorie des commerces de tous les jours, vendeurs de rue ou sur les marchés. À l’inverse, les achats dans la catégorie des magasins de biens durables, hôtels, services et autres sont moins souvent réalisés en espèces. Enfin, la propension à régler en espèces est d’autant plus élevée que le montant de la transaction est faible, et ce quel que soit le lieu de transaction », précise la Banque de France.
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