L’organisation du Salon de l’Agriculture est, chaque année, l’occasion de revenir sur ce secteur fondamental de l’économie française, sur ses perspectives et sur ses difficultés. En 2023, guerre en Ukraine oblige, c’est le sujet de la souveraineté alimentaire française qui s’est invité dans les rédactions. Les Échos, Radio Classique et l’Institut Montaigne ont même, pour l’occasion, demandé à l’Institut Elabe d’interroger les Français sur ce sujet délicat.
12 % pensent que la France est autonome
Si la France reste le plus gros producteur agricole de l’Union européenne et jouit encore d’une balance commerciale excédentaire sur ce secteur, le pays importe de plus en plus pour répondre aux besoins de sa population. Un rapport sénatorial d’octobre 2022 sur la compétitivité de la « Ferme France » rappelait ainsi que le niveau des importations agricoles avait été multiplié par 2,2 entre 2000 et 2021. Des importations qui touchaient particulièrement les poulets (50 %), la viande ovine (56 %), les légumes et les fruits (de 40 à 60 %).
Une situation contrastée appréhendée par 54 % des Français pour qui le pays, même s’il n’est pas entièrement autonome, produit une grande partie de ses besoins. En revanche, 33 % considèrent que la France n’est pas du tout autonome ou, au contraire (12 %), totalement autonome.
Vers l’autonomie alimentaire
Lorsqu’on les interroge sur la façon dont il faut répondre aux besoins alimentaires des Français, 87 % répondent que l’on doit aller vers la souveraineté alimentaire. Plus en détail, 46 % des sondés estiment que cette autonomie doit être mise en œuvre au niveau de la France et 41 % au niveau de l’ensemble de l’Union européenne.
Seules 12 % des personnes consultées estiment que la France doit continuer à ne compter que sur les échanges commerciaux à l’échelle du monde pour nourrir sa population.
Quant à être en mesure de développer une agriculture nationale capable de répondre aux besoins quantitatifs de la population d’ici 2050, 60 % des Français le pensent possible.