Crédit photo : C. LEHENAFF
Le nombre de demandeurs de logements sociaux n’a jamais été aussi élevé. Ils étaient 2,42 millions de ménages fin 2022 à attendre un logement à loyer modéré, selon l’Union sociale pour l’habitat (USH). Un tiers d’entre eux sont déjà logés en HLM et espèrent un logement mieux adapté à leurs besoins alors que les deux tiers restants sont, pour l’instant, logés dans le parc privé. Et pourtant, la construction annuelle de HLM s’est réduite ces dernières années. Elle est même passée sous la barre des 100 000 unités par an depuis 2020 et pourrait s’établir aux alentours de 66 000 logements par an en moyenne à partir de 2030, révèle une étude de la Banque des territoires publiée ce jeudi 21 septembre. En cause, une dégradation de la situation financière des bailleurs sociaux, confrontés à « un double choc entre d’un côté, une réglementation liée à l’efficacité énergétique des bâtiments, qui nécessite un effort d’investissement conséquent, et de l’autre, un contexte inflationniste plus dégradé, aboutissant à une hausse des coûts de construction et des taux d’intérêt », expliquent les auteurs du rapport. Ainsi, en donnant la priorité à la rénovation du parc pour faire face à leurs obligations, les bailleurs seront contraints de réduire mécaniquement leur production de logements. De leurs côtés, les réhabilitations atteindraient un pic à 125 000 logements par an en 2025 et 2026, avant de ralentir à 90 000 rénovations par an sur la période 2031-2061. Ces projections s’appuient notamment sur les hypothèses d’un taux du livret A de long terme revu à la hausse à 2,0 %, de loyers progressant de 2,0 % à long terme et de politiques publiques constantes. Si ce contexte macroéconomique se vérifie, seule une évolution des politiques publiques pourrait relancer le rythme de construction de logements sociaux...
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