Le nombre de français souffrant d’une ALD sans médecin traitant a augmenté de 40 % en 4 ans, pour atteindre 714 000 personnes fin 2022. Parmi eux, 20 % n’ont vu aucun médecin généraliste en ville en 2021. Un constat alarmant quand on sait combien ces patients ont par définition besoin d’un suivi médical régulier, mais que l’on explique aisément par la désertification médicale et le vieillissement de la population. Afin d’enrayer cette dynamique et d’éviter de porter ce chiffre à 800 000 patients d’ici fin 2023, l’Assurance maladie, sous la directive du ministre de la Santé, a donc été chargée de se saisir de ce sujet à fort enjeu tant économique, que sanitaire.
Une campagne de prise de contact a donc commencé la semaine dernière, avec pour objectif final de réduire le nombre de patients souffrant d’une ALD sans médecin traitant. Ainsi, après une phase expérimentale probante dans le Val-de-Marne, l’initiative s’élargit désormais à l’ensemble du territoire français. Dans un premier temps, les personnes âgées de plus de 17 ans souffrant d’une ALD et n’ayant pas déclaré de médecin traitant vont donc être informées du lancement de la démarche et de la possibilité d’être accompagnées dans leur recherche de médecin traitant, ainsi que de leur droit d’opposition. L’Assurance maladie espère ensuite, de manière très pragmatique, se délester d’une partie du problème – puisque 25 % de la population cible est concernée – en identifiant les patients ayant consulté le même médecin traitant à au moins 3 reprises dans l’année, sans avoir fait la démarche de le déclarer comme tel. Chaque médecin devra ensuite donner son accord pour les intégrer à sa patientèle. Dans le cas contraire, d’autres solutions seront investiguées, parmi lesquelles la mise en relation avec des médecins volontaires pour prendre en charge de nouveaux patients. L’Assurance maladie précise que les autres actions seront déployées au cas par cas, pour chaque territoire. Elles dépendront des démarches déjà engagées, des spécificités locales notamment en termes de densité médicale ou encore de l’implication des différents acteurs de santé tels que les Communautés interProfessionnelles Territoriales de Santé (CPTS), les Maisons de Santé Pluriprofessionnelles (MSP) ou encore les Centres De Santé (CDS). De premières mises en relation effectives entre médecins et patients devraient ainsi commencer dès le mois de mai, selon la Caisse Nationale d’Assurance Maladie.
Un plan d’actions simple et concret qui devrait participer à limiter l’aggravation des pathologies de ces patients.
Données de santé publique publiées par l’Assurance maladie
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