Incluse dans la loi Macron, votée au parlement en juillet dernier, la libéralisation du transport par autocar incite une myriade de nouveaux acteurs à se lancer à l'assaut d'un secteur qui pourrait être porteur de 16.000 emplois.
Dans ce contexte, l’acteur historique du transport de voyageurs en France, la SNCF, s’est également lancé dans la bataille avec iDBUS, récemment rebaptisé Ouibus. Aujourd’hui, les mécontents sont nombreux : les nouveaux entrants y voient une concurrence déloyale et les régions une attaque aux plans de développements territoriaux guidés par le développement des TER.
Depuis le mois de septembre, il est possible à toute entreprise de transport d’ouvrir des lignes d’autocar sur des distances de plus de 100 km. Un nouveau secteur en forte croissance puisqu’en juillet, les autocaristes annonçaient l’ouverture prochaine d’une cinquantaine de lignes d’ici la fin de l’année 2015, et près de 200 d’ici 2017.
L’autocar, moins rapide mais également moins cher que le train, devrait constituer une concurrence forte dans le secteur du transport de voyageurs longue distance, largement dominé par un unique opérateur : la SNCF.
En concurrençant directement son monopole ferroviaire, la Société Nationale des Chemins de Fer français joue à un drôle de jeu. Dans un contexte de guerre des prix entre autocaristes, la SNCF risque bien d’être attaquée sur sa stratégie de croissance hors du rail.
C’est en substance ce que Jacques Auxiette, président de la région Pays-de-la-Loire et membre du conseil de surveillance de la SNCF, a déclaré. Dans un récent communiqué, l’élu se demandait si le train était toujours la priorité de l’opérateur historique, s’étonnant de la concurrence directe des TER par Ouibus.
En réponse à cette attaque, la SNCF précise que l’offre d’autocars de Ouibus est destinée à assurer des « trajets loisirs longue distance », alors que les TER assurent les liaisons pour « les usagers du quotidien ». La compagnie précise également qu’elle travaille avec les régions au renforcement conjoint des clientèles occasionnelles et régulières.
Il n’est pas certain que cette explication suffise à convaincre les élus régionaux qui commencent d’ores et déjà à gronder contre un opérateur public qui jouerait contre son camp.