Quelques jours avant le Mondial de l’Automobile de Paris, l’Agence de la transition écologique (Ademe) a publié un avis sur l’intérêt écologique mais également social de basculer sur un véhicule 100 % électrique. Il en ressort qu’il faut privilégier des véhicules légers et de faible autonomie et, pour les longs trajets, préférer les transports collectifs.
Le pari gagnant des citadines
Selon l’Ademe, « sur l’ensemble de sa durée de vie, une voiture électrique roulant en France a un impact carbone 2 à 3 fois inférieur à celui d’un modèle similaire thermique, à condition que sa batterie soit de capacité raisonnable », autrement dit : inférieur à 60 kWh. Sont essentiellement concernées, les citadines comme la Zoe de Renault, la Dacia Sping, la Peugeot e-208 ou encore la Fiat 500e. Au-delà de cette capacité, « compte tenu de la variabilité des consommations liées à la masse du véhicule et aux conditions d’utilisation », le bilan environnemental d’un véhicule électrique n’est pas forcément plus favorable que celui d’un équivalent thermique. À titre de comparaison, l’agence précise que par rapport à une berline compacte diesel, la dette carbone d’une citadine électrique est remboursée au bout de seulement 15 000 km parcourus, contre 100 000 km pour un SUV électrique.
Des prix encore trop élevés
À l’usage, ces petites citadines se révèlent également très économiques. L’Ademe note ainsi, au prix actuel de l’électricité, que 10 €, en charge normale à domicile, sont nécessaires pour parcourir 300 km (contre 40 € en charge rapide à une borne !) alors qu’il faut en débourser 30 pour une citadine thermique. En revanche, le prix d’achat de ces véhicules thermiques reste plus élevé, malgré les aides, que leur équivalent diesel ou essence, ce qui constitue un frein majeur à leur adoption et « l’augmentation actuelle des cours des matières premières retarde le moment où un véhicule électrique ne sera pas plus cher à l’achat qu’un véhicules thermique », regrette l’Ademe. Sur ce point, elle invite les pouvoirs publics et les opérateurs économiques à sécuriser les approvisionnements dans les matières premières nécessaires à la fabrication des batteries comme le nickel et le lithium et à soutenir le déploiement d’usines spécialisées dans le recyclage des batteries.
Des usages limités
Si l’électrique a trouvé sa place sur les déplacements urbains, il peine à s’imposer sur les longues distances, pour des raisons de poids, de prix mais aussi de temps de charge, sachant que multiplier les bornes de recharge haute puissance ferait peser un risque sur le réseau électrique national. L’Ademe estime ainsi que « recharger une batterie de 60 kWh en 2 minutes, comme on fait le plein d’un véhicule thermique, représenterait un appel de puissance de 1,8 MW électrique, soit l’équivalent de la puissance électrique moyenne appelée simultanément par 1 500 foyers ». La voiture électrique ne pourra ainsi pas remplacer la voiture thermique dans tous ses usages, prévient l’Agence avant de nous inviter à nous « réinterroger sur la place de la voiture dans nos déplacements », et de rappeler qu’il existe d’autres moyens de transports longue distance, comme le train. Des moyens de transports collectifs sobres en CO2 que l’Ademe appelle également à renforcer.
Pour aller plus loin, découvrez notre étude sur les véhicules électriques et services associés.
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