Poussé par la crise sanitaire, le commerce en ligne a enregistré, en France, en 2021, une croissance de 15 % et un chiffre d’affaires de près de 130 Md€. Et force est de constater que si les ventes en ligne ont permis aux commerçants de maintenir leur activité pendant la crise du Covid-19, elles sont aujourd’hui complémentaires au commerce physique, lui apportant ainsi de nouvelles opportunités de croissance. C’est dans ce contexte que la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance) a formulé, à l’occasion de la rentrée parlementaire, 15 propositions autour de 5 axes destinées à répondre aux grands enjeux du e-commerce en France.
L’équité, via un cadre juridique stable et unifié
Les évolutions successives et rapprochées de la règlementation du e-commerce, tout comme les surtranspositions de textes européens, empêchent les entreprises d’investir à long terme et d’atteindre une taille critique leur permettant de rivaliser avec leurs concurrents internationaux. Aussi, la Fevad préconise de stabiliser le cadre règlementaire national aligné sur la législation européenne. Mais également de simplifier les règles dans le cadre des futures législations : elle propose ainsi, notamment, de conditionner l’adoption d’une nouvelle mesure à la suppression d‘une mesure plus ancienne afin d’éviter l’empilement des obligations, en particulier celles applicables aux TPE-PME.
La compétitivité, en favorisant l’investissement
Pour permettre aux commerces français de s’adapter et de rester compétitif dans un environnement largement ouvert à la concurrence internationale, la Fevad préconise de les aider à recourir à l’innovation et à investir en matière de performance et de qualité de service. Plus concrètement, elle propose la mise en place d’un dispositif de suramortissement fiscal pour tous les investissements liés à la transformation digitale ou bien d’étendre le périmètre du crédit impôt recherche. Plus encore, elle souhaite que soit mis fin aux droits terminaux postaux préférentiels (rémunération due à l’opérateur du pays de destination par l’opérateur du pays expéditeur à titre de compensation des frais liés au traitement des envois dans le pays de destination) pour les livraisons en provenance de Chine.
La RSE, pour un commerce durable et écoresponsable
Circuits-courts, produits locaux, seconde main… les acteurs du e-commerce doivent s’adapter aux nouvelles exigences des consommateurs. Des consommateurs qui déclarent d’ailleurs (pour 70 % d’entre eux) privilégier les sites qui mettent en avant une démarche éco-responsable. Aussi, la Fevad prône un modèle français de e-commerce durable et responsable. Pour ce faire, elle préconise d’encourager la consommation de produits issus de l’économie circulaire (par exemple, en instaurant sur ces produits une TVA réduite répercutée sur les tarifs), d’accompagner la filière transport/livraison dans sa transition environnementale (par exemple, en renforçant les avantages fiscaux en faveur des modes de transport bas carbone) et de réduire l’empreinte environnementale des entrepôts e-commerce (par exemple, en accompagnant la transformation de l’immobilier des entrepôts e-commerce en bâtiments plus verts).
L’emploi, pour retenir et attirer de nouvelles compétences
Si le e-commerce a un impact positif sur l’emploi direct et indirect (son effectif salarié a progressé de 14 % de 1998 à 2020), la France accuse un certain retard en la matière en raison d’un déficit de formation (continue et initiale) et de l’attractivité contrastée des métiers liées au commerce en ligne. Pour fidéliser les salariés et attirer les talents, la Fevad estime qu’il convient d’accompagner les salariés aux nouveaux métiers et nouvelles formes de vente, mais aussi les petits commerçants pour les aider à digitaliser leur entreprise. Plus encore, elle préconise d’intégrer le numérique dans les programmes de l’Éducation nationale, et ce dès le plus jeune âge, de favoriser la féminisation des métiers de la tech et de faire systématiquement intervenir des entreprises de la tech dans les forums de découverte des métiers à destination des collégiens.
La digitalisation au service des commerces de proximité et des TPE-PME
Selon la Fevad, la digitalisation constitue aujourd’hui un vecteur essentiel de croissance et de compétitivité pour les commerces de proximité et les TPE-PME : possibilité d’exportation, chiffre d’affaires plus élevé, augmentation de la fréquence en magasin… Mais certains freins persistent comme le manque de financement et de compétences. Aussi, la Fevad propose d’intensifier l’accompagnement financier à la transition numérique des commerces de proximité (via un crédit d’impôt, notamment), d’instaurer une instance dédiée pour renforcer la coordination de la politique de digitalisation des entreprises (pour le diagnostic, le financement…) et d’aider les collectivités à déployer des solutions locales d’accompagnement à la transformation digitale.
« 15 propositions de la Fevad pour un commerce digitalisé au service de l’économie, de l’emploi et des Français 2022-2027 ».
Pour aller plus loin, découvrez nos études sur le secteur de la distribution.
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