Crédit photo : Olga Yastremska, New Africa, Africa Studio
Le dernier rapport sexuel de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient de dresser un constat pour le moins inquiétant : l’utilisation de préservatifs est en baisse en Europe. Si la santé sexuelle des européens se détériore, la situation semble moins alarmante en France, où la prise en charge des préservatifs par l’Assurance maladie – en vigueur depuis le 1er janvier 2023 – semble porter ses fruits. Ainsi 70 % des jeunes français et françaises déclarent s’être protégés au moyen d’un préservatif au cours de leur dernier rapport sexuel. Des taux meilleurs que dans bien des pays voisins.
La France se positionne pour favoriser le dépistage chez les jeunes
« Chaque jour dans le monde, plus d’un million de personnes âgées de 15 à 49 ans contractent une infection sexuellement transmissible (IST), asymptomatique dans la majorité des cas et dont on peut guérir. » déclare l’OMS. De quoi se saisir de ce sujet qui s’inscrit parfaitement dans l’essor de la prévention sanitaire en France. Ainsi, depuis le 1er septembre, les jeunes âgés de moins de 26 ans peuvent se rendre dans un laboratoire d’analyses médicales pour se faire dépister gratuitement et sans ordonnance contre 4 IST : la syphilis, l’infection à chlamydia, la gonorrhée et l’hépatite B. Si la mesure était dans les tiroirs depuis une première annonce en septembre 2022, son inscription dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023 lui permet de voir le jour. Avec pour objectif de faciliter et améliorer le dépistage pour prévenir la transmission de ces maladies, la liste des pathologies éligibles se constitue peu à peu. En effet, jusqu’à présent seul le VIH faisait exception.
D’un point de vue pratique, chaque personne souhaitant réaliser un dépistage devra, dans un premier temps, remplir un questionnaire pour renseigner ses vaccins à jour, informer de ses pratiques sexuelles et partager d’éventuels symptômes. Le biologiste médical pourra ainsi recommander au patient les dépistages les plus pertinents à réaliser et préciser les conditions de prélèvement adaptées. Si un ou plusieurs résultats s’avèrent positifs, il contactera alors le patient par téléphone et l’orientera vers une structure de soins adaptée pour une prise en charge médicale. Dans tous les cas, un compte rendu médical lui sera remis pour l’accompagner dans le suivi de sa santé sexuelle. Les mineurs sans consentement parental seront, quant à eux, adressés vers un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic.
Très attendu, l’élargissement du remboursement sans ordonnance du dépistage à ces nouvelles infections répond donc à l’alerte lancée par le centre européen de prévention et de contrôle des maladies en avril dernier. En effet, son dernier rapport épidémiologique annuel faisait la lumière sur l’état des infections sexuellement transmissibles (IST) dans l’Union européenne et précisait alors qu’en 2022 les cas de gonorrhée avaient augmenté de 48 %, avec 70 881 cas dans l’Union européenne, ceux de syphilis de 34 % (35 391 cas) et ceux de chlamydia de 16 % (216 508 cas).
*JORF n°0162 du 9 juillet 2024, centre européen de prévention et de contrôle des maladies
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