Après 17 ans passés au sein de la division mobile du groupe Sony, vous avez décidé de créer YesYes, une start-up dédiée au rachat de produits d’occasion et à la vente de produits reconditionnés. Quelles ont été vos motivations ?
David Mignot : j’ai effectivement évolué professionnellement, pendant de nombreuses années, au sein du groupe Sony, pour occuper en dernier lieu le poste de directeur général de Sony mobile France. À ce stade de ma carrière, j’ai souhaité redonner du sens à mon travail, c’est-à-dire recentrer ma vie professionnelle sur mes aspirations et mes valeurs. Je ne concevais plus de vanter régulièrement les mérites du dernier smartphone commercialisé sous fond d’incohérences écologiques ! C’est au détour d’une rencontre avec Christophe Perrin, ancien directeur commercial chez Sony, que j’ai pris conscience du potentiel et des bienfaits environnementaux des produits reconditionnés. De cette prise de conscience est née la marque YesYes, « Yes j’achète, Yes je vends », que nous avons cofondée en 2018.
Pouvez-vous nous expliquer en quoi YesYes se distingue des autres commerçants de produits reconditionnés ?
D. M. : si les produits reconditionnés ont le vent en poupe, nous savons également qu’ils inspirent une certaine méfiance aux consommateurs. Des consommateurs qui, bien souvent, achètent un smartphone sur une plate-forme de e-commerce sans savoir où, quand, comment et par qui l’appareil est reconditionné. L’objectif principal de YesYes est donc de proposer des produits reconditionnés de grande qualité (smartphones, tablettes, consoles...). Et pour atteindre ce résultat, nos produits sont achetés en France, réparés par nos techniciens dans notre atelier à Caen, puis remis en vente sur le marché français. De plus, nous agissons dans une démarche écoresponsable en utilisant des emballages en carton entièrement recyclables et des accessoires durables. Tous ces gages de qualité nous permettent de doter nos produits d’une garantie de 2 ans, une garantie aujourd’hui peu proposée par les autres reconditionneurs. Mais notre engagement est aussi social, puisque nous travaillons beaucoup avec la Mission locale dans le cadre de la réinsertion professionnelle des jeunes, mais aussi avec Handyjob, une entreprise adaptée, pour favoriser la réinsertion des personnes en situation de handicap. Nous avons d’ailleurs de plus en plus d’entreprises qui font appel à nos services dans la mesure où nos engagements et nos garanties s’inscrivent dans leur démarche RSE.
Tout d’abord commercialisés en ligne, vos produits sont désormais disponibles dans votre « atelier-boutique » de Caen. En quoi consiste ce concept ?
D. M. : dans un premier temps, nous avons en effet limité notre activité à la vente de produits reconditionnés sur internet. Mais nous avons rapidement constaté que les clients, qui étaient parfois amenés à venir retirer leurs achats dans notre atelier, avaient besoin de conseils, de voir les produits et plus globalement d’être rassurés. De ce constat est née l’idée de créer un atelier-boutique avec une partie showroom, où sont présentés les produits, un espace de vente, où nos vendeurs conseillent les clients, et enfin notre atelier, où sont reconditionnés les produits, lequel est visible depuis une verrière. Installé en janvier 2022 sur une surface de 200 m², le concept séduit nos clients avec lesquels nous entretenons une relation de confiance et de proximité.
Outre votre atelier-boutique à Caen et votre site internet, disposez-vous d’autres canaux de vente ?
D. M. : en effet, nous avons récemment conclu un partenariat avec l’enseigne de distribution Casino. Celle-ci nous a sollicités peu de temps après l’ouverture de notre atelier-boutique de Caen afin d’installer un corner dans plusieurs magasins.
Aussi, depuis quelques mois, nous disposons d’un espace de vente, d’une surface allant de 30 à 50 m², dans les magasins de Pessac (Bordeaux), de La Valentine (Marseille) et d’Annemasse. Et nous sommes régulièrement sollicités par d’autres enseignes de distribution pour ce même type d’offre puisque nous sommes les seuls à disposer d’un concept de boutique de produits reconditionnés. Mais notre souhait, aujourd’hui, est de développer notre réseau d’ateliers-boutiques en France.
Cela signifie-t-il que vous prévoyez d’ouvrir d’autres lieux de vente, à l’image de l’atelier-boutique de Caen ?
D. M. : tout à fait, nous venons de trouver un très bel emplacement de 270 m² dans le centre-ville de Toulouse sur lequel il est prévu d’intaller un atelier-boutique au mois de juin prochain. Nous avons même prévu de pousser le concept un peu plus loin en y ajoutant des espaces de formation dédiés à nos clients. Il pourra s’agir de formation sur le transfert des données mobiles, sur la prise en main d’un MacBook ou encore sur la protection des données personnelles. Et nous projetons, d’ici 2026, d’ouvrir un atelier-boutique dans chacune des grandes villes de France (Nice, Lyon, Strasbourg...), soit environ une douzaine d’ateliers-boutiques, afin de couvrir l’ensemble du territoire.
Souhaitez-vous, à long terme, développer votre gamme de produits ?
D. M. : en matière de produits reconditionnés, le champ des possibles est, en effet, très large et nous n’excluons pas d’évoluer en termes de largeur de gamme dans quelques années. Mais notre expérience professionnelle nous a appris qu’il fallait procéder par étapes... Notre objectif immédiat est de proposer des produits de qualité, des produits que nous connaissons bien et pour lesquels nous disposons d’une forte expertise.
Fiche d’identité
Dénomination : YesYes
Activité : vente en direct de produits reconditionnés et sur le site https://www.yes-yes.com
Date de création : 2018
Effectif : environ 40 salariés
Chiffre d’affaires 2022 : 6 M€