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Pharmacienne depuis 30 ans, vous vous impliquez au sein de l’enseigne Giphar depuis 2017. Pourriez-vous nous expliquer quelles fonctions vous y occupez et ce qui a motivé cette prise de responsabilités ?
Valérie Kieffer : je suis chez Giphar depuis 30 ans également ! Je suis membre du Bureau National et du Conseil de Surveillance depuis 8 ans. Je m’occupais alors de la région Île-de-France et animais un réseau de 90 pharmaciens adhérents. Le côté coopératif et participatif m’a toujours intéressée. Je trouve le modèle coopératif assez vertueux, puisque ce sont les pharmaciens qui sont à la tête de la coopérative. Ils participent ainsi à toutes les grandes décisions et se voient reverser les dividendes. Il y a une vraie transparence et chacun porte sa voix. C’est ce qui m’a plu. Depuis 2 ans, j’assure le rôle de Présidente de Giphar. Je m’étais présentée pour être vice-présidente car je voulais sortir de ma pharmacie. Je trouve ce rôle passionnant. Il me permet de participer à l’évolution de la profession de pharmacien d’officine via de nombreux échanges avec des instances professionnelles ou encore des responsables de cabinets ministériels. J’ai à cœur de porter la voix de mes confrères pour améliorer leurs conditions d’exercice.
Quels projets avez-vous menés au sein de Giphar au cours des 2 dernières années ?
V. K. : la première chose que j’ai faite est de changer de gouvernance, en nommant un nouveau directeur général en la personne de Benoît Le Gavrian, afin de donner un second souffle à Giphar. De plus, nous avons fait le choix de faire évoluer notre offre pour l’adapter aux différentes typologies d’adhérents et à leurs besoins.
Il y a désormais 3 niveaux d’adhésion à l’enseigne Giphar. Tous accèdent aux propositions commerciales dès le premier niveau d’adhésion et peuvent choisir leur niveau d’engagement (passer un certain pourcentage de commandes, mettre en place des actions santé, etc.). Un système de récompense sous forme de remise est, par ailleurs, proposé selon le niveau d’engagement consenti.
Pourriez-vous présenter le groupe Giphar en quelques chiffres clés ?
V. K. : nous comptons 1 250 adhérents, qui comptabilisent un chiffre d’affaires cumulé de 2,4 Md€ en 2023. Nous reversons la grande majorité des excédents de gestion à nos adhérents. Le chiffre d’affaires de la coopérative a atteint 823 M€ en 2023, ce qui correspond à 5 à 6 % de croissance en moyenne sur les 2 dernières années.
Quels sont les principaux facteurs de différenciation de Giphar vis-à-vis de ses concurrents ?
V. K. : le modèle de Giphar repose sur 2 piliers : notre système unique d’achats et de livraison, et les services aux patients. Nous avons la particularité d’être la seule enseigne à avoir le statut de grossiste-répartiteur et dépositaire. Notre force est de disposer de 4 plates-formes logistiques en propre réparties sur le territoire national. Cela permet à nos adhérents de passer une seule et unique commande pour les produits dont ils ont besoin. Ils peuvent faire une commande quotidienne tout en bénéficiant des meilleures conditions commerciales et être livrés en une seule fois à J+1. Grâce à cette centralisation des commandes, nous faisons économiser 2 h par jour à nos adhérents. Cette année, nous avons signé environ 165 contrats avec des laboratoires, ce qui nous permet de proposer, sur nos plates-formes et à tous nos adhérents, des gammes et des laboratoires que nous avons choisis, et à des conditions négociées. Par ailleurs, nous sommes très engagés dans les missions de santé auprès des patients. Nos adhérents sont plus nombreux que la moyenne nationale à s’impliquer dans ce rôle. À titre d’exemple, le pourcentage de nos pharmaciens qui pratiquent les entretiens pharmaceutiques est supérieur à la moyenne nationale des officines de 20 points. Nous avons également la particularité de nous engager dans la prévention cardiovasculaire, grâce à un partenariat avec Malakoff Humanis.
Le métier de pharmacien évolue et les services pharmaceutiques avec. Comment vous positionnez-vous ?
V. K. : nous proposons une offre clé en mains à nos confrères. Nous avons une commission interne, qui est sollicitée dès qu’une nouvelle mission pharmaceutique est approuvée en France. Dans la foulée, les pharmaciens se voient proposer des formations « validantes », via notre filiale de formation Hémisphère Santé. Nous nous devons de les accompagner pour mener à bien ces nouvelles missions, mais aussi de les représenter en discutant auprès de syndicats pour les valoriser de manière pérenne.
Quels services numériques proposez-vous ?
V. K. : peu avant le Covid-19, nous avons commencé à développer une offre de téléconsultation, grâce à notre partenariat avec Medadom. En outre, nous disposons de notre propre solution Click & Collect.
Quelles actions mène le groupe Giphar sur le volet environnemental ?
V. K. : nous avons choisi d’œuvrer principalement sur 3 sujets. Tout d’abord, promouvoir une santé durable, au moyen notamment de la prévention. Ensuite, assurer une logistique frugale consistant à proposer le meilleur service au moindre impact. Enfin, proposer une offre responsable tant concernant les marques nationales que notre MDD.
Quelle est votre vision de la pharmacie dans 5 ans ?
V. K. : je pense que les officines deviendront de véritables centres de santé, assurant des soins de proximité. Elles constitueront probablement des centres de premiers recours pour le patient, palliant en partie les déserts médicaux et favorisant le désengorgement des hôpitaux. Giphar se prépare dans ce sens, en accompagnant d’ores et déjà les pharmaciens dans ce virage de la profession.
Fiche d’identité
Dénomination : Giphar
CA cumulé des adhérents en 2023 : 2,4 Md€
Création : 1968
Nombre d’adhérents : 1 250
Web : www.giphar.fr
Copyright : Les Echos Publishing