[INTERVIEW] IL NOUS FAUT DEMOCRATISER LA CUISINE MEXICAINE

La jeune enseigne de restauration rapide mexicaine du rouennais Benoît Leroy poursuit son développement avec un objectif de 50 établissements en 2026. Interview de Benoît Leroy son fondateur et dirigeant.
17 février 2025 par
[INTERVIEW] IL NOUS FAUT DEMOCRATISER LA CUISINE MEXICAINE
DESCLOS Cécile

Crédit photo : Droits réservés

Comment est né le concept Nachos ?

Benoît Leroy : l’idée de lancer un concept de restauration rapide d’inspiration mexicaine m’est venu en 2008 quand j’étais étudiant lors d’un séjour à Londres au cours duquel j’ai découvert la diversité de la restauration rapide. À l’époque, la restauration rapide d’inspiration mexicaine était bien installée outre-Manche et outre-Atlantique, mais inexistante en France. À mon retour, j’ai voulu monter mon projet mais je n’ai pas réussi à me faire financer. J’ai alors intégré l’école de commerce Neoma Business School et, dans un cours d’entrepreneuriat, j’ai ressorti mon projet de restaurant mexicain que j’ai continué à retravailler. À l’issue de ce cursus, j’ai trouvé un banquier qui a cru en mon projet. L’aventure Nachos a enfin vu le jour en 2013, avec un premier restaurant qui a ouvert à Rouen dans le centre commercial Docks 76.

Quels sont les fondamentaux de votre positionnement ?

B. L. : notre mission est de rendre accessible à tous, à un prix abordable, une cuisine mexicaine saine et savoureuse. Notre concept d’inspiration mexicaine est basé sur le manger sain et mêle une accumulation de saveurs mexicaines au savoir-faire à la française. La qualité est un pilier central de notre concept. Nous travaillons au maximum des ingrédients bruts (haricots rouges secs, avocats…) qui sont cuisinés sur place et nous privilégions les produits frais. Inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco en 2010, la cuisine mexicaine est réputée mais méconnue.

Vous avez pris très tôt le virage de la franchise ?

B. L. : depuis le début, j’avais en tête d’avoir recours à la franchise pour permettre un déploiement national au concept. Pour développer un concept en franchise, il faut avoir au moins 2 points de vente pour prouver que le concept est duplicable. Nous avons donc ouvert notre second restaurant en propre en 2016, dans le centre-ville de Rouen dans un emplacement n°1. Nous voulions démontrer que le concept pouvait fonctionner tant en centre-commercial qu’en centre-ville. Dès 2017, nous avons donc envisagé de passer le cap de la franchise. Dans cette optique, nous avons participé à deux concours parisiens, Passeport pour la Franchise et Les Révélations de la franchise, pour lesquels nous avons terminé finaliste. Cette reconnaissance a été un tremplin pour nous lancer sereinement. Nous avons ouvert dans la foulée notre premier point de vente en franchise à Toulon.

Quels sont vos objectifs de développement en propre et en franchise ?

B. L. : le triptyque bon commerçant, bon gestionnaire et bon manager est fondamental. Côté gestion, nous accompagnons nos franchisés en les aidant à comprendre et challenger leurs tableaux de bord, à gagner de l’argent, à trouver des points d’économie… La dimension managériale est essentielle car le franchisé a, en moyenne, une équipe de 8/10 personnes à gérer au quotidien et à qui il faut donner envie de se lever le matin, de vendre au client, d’aller chercher du panier moyen pour procurer de la rentabilité.

Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur qui souhaite se lancer en restauration rapide ?

B. L. : compte tenu du contexte incertain au niveau économique et politique, il faut être encore plus résilient aujourd’hui qu’hier et redoubler d’efforts. Le marché de la restauration rapide étant très encombré, ce qui fait la différence, au-delà du produit qui est un facteur clé de succès, c’est également la personne qui va tenir le restaurant. Le facteur humain est fondamental pour avoir une relation client irréprochable.

Comment se profilent vos résultats de 2024 ?

B. L. : nous allons réaliser une belle année puisque notre chiffre d’affaires réseau va dépasser les 22 M€ en 2024 avec une croissance de 17 % en intégrant les ouvertures de magasins et de 4 % à périmètre constant. Depuis la création, nous grandissons doucement mais sûrement grâce à la solidité de notre concept et de notre positionnement. Nous appartenons, en effet, à cette nouvelle génération d’entrepreneurs qui sont allés chercher à l’étranger de nouveaux concepts de restauration rapide qui ont apporté un vent de nouveauté au niveau du paysage concurrentiel tout en étant intransigeants sur la qualité des produits. À l’instar d’enseignes telles que Pokawa, Pitaya, nous venons concurrencer la brasserie ou le restaurant traditionnel.

Au-delà des ouvertures de points de vente, comment Comptez-vous générer de la croissance ?

B. L. : nous avons un gros enjeu de notoriété. Il nous faut encore démocratiser la cuisine mexicaine. Notre concept, qui a fait ses preuves en local, grâce notamment à un excellent bouche-à-oreille, mérite d’être reconnu à un échelon national. À ce titre, nous consacrons désormais un budget conséquent à la communication qui représente entre 2 % et 3 % de notre CA global.

Quel est votre objectif de développement ?

B. L. : nous ciblons 50 restaurants en 2026 et 100 restaurants en 2030 dans l’Hexagone. Nous aimerions renforcer notre présence dans la Capitale et nous implanter dans les centres-villes des grandes villes.

Fiche d’identité

Dénomination : Nachos
Activité : restauration rapide d’inspiration mexicaine
Création : 2013
Chiffre d’affaires : 22 M€ en 2024 (+17 % vs 2023)
Web :nachos.fr

Copyright : Les Echos Publishing

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DESCLOS Cécile 17 février 2025
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