Dans une note de conjoncture publiée au début de l’été et baptisée « Guerre et prix », l’Insee s’est penché sur l’incidence des modes de consommation des Français sur leur exposition à l’inflation. Sans surprise, ce sont les personnes les plus consommatrices d’énergie, principale cause de la brutale hausse des prix que nous subissons depuis le début de la guerre d’Ukraine, qui subissent les niveaux d’inflation apparents les plus élevés. Alors que le taux d’inflation annuel moyen ne dépassait pas 4,9 % en France métropolitaine en avril 2022, il frappait les habitants des petites villes à hauteur de 5,3 % et ceux des zones rurales de 5,9 %. Dans le même temps, les Français vivant dans les plus grandes villes, le plus souvent dotées d’un réseau de transport en commun efficace, ne subissaient qu’un niveau d’inflation de 4,4 %.
Agriculteurs et personnes âgées
Les agriculteurs, également très dépendants d’engins motorisés, sont la catégorie socio-professionnelle (CSP) la plus frappée par l’inflation. Ainsi, par rapport aux cadres, CSP la moins touchée, le différentiel de hausse des prix atteint 1,5 point. Concrètement, alors que ces derniers devaient faire face à une inflation annuelle estimée à 4,5 % en avril, les agriculteurs étaient contraints d’absorber une hausse des prix de l’ordre de 6 %. Les personnes âgées de plus de 75 ans, fortement exposées à la hausse des énergies de logement en raison de leur présence à domicile quasi-continue, ont subi également une hausse des prix supérieure de 0,8 point à la moyenne annuelle nationale au mois d’avril, soit +5,7 %. Les moins de 30 ans, en revanche, n’ont dû composer qu’avec une inflation de 4 % sur cette même période.