Dans sa dernière enquête de conjoncture réalisée au mois de novembre 2022, l’Insee s’est intéressé à l’impact de la flambée des prix de l’énergie sur les entreprises industrielles de plus de 20 salariés et sur celles œuvrant dans les services, sans distinction d’effectif.
L’importance du contrat
Toutes les entreprises ne vont pas être impactées par la hausse des prix de l’énergie de la même manière, outre l’activité exercée (les charges d’électricité et de gaz ont représenté en 2021, 2,5 % du chiffre d’affaires des entreprises industrielles et 2 % du CA des entreprises de services), le contrat qui les lie à leur fournisseur d’énergie est déterminant.
Pour l’électricité, l’enquête montre, par exemple, que 17,1 % des entreprises industrielles et 44,8 % des entreprises de services bénéficient d’un contrat au tarif règlementé ou indexé sur ce tarif. Ces dernières profiteront donc des mesures de protection offertes par le bouclier tarifaire, au même titre que les particuliers (15 % de hausse maximale à compter de février 2023). En revanche, la situation est beaucoup moins favorable pour celles qui ont signé un contrat avec des prix indexés sur les prix du marché de gros (20,7 % des industriels et 8,6 % des sociétés de services). Ces dernières vivent déjà des hausses de tarifs très importantes et devraient continuer à les subir, au moins pour l’année à venir.
Quant aux entreprises qui bénéficient d’un prix fixe sur une durée contractuelle (en général de 3 ans), soit 44 % des entreprises industrielles et 27 % de celles œuvrant dans les services, elles ne seront exposées à des hausses brutales qu’au jour du renouvellement de leur contrat de fourniture électrique.
Pour le gaz, la situation est plus homogène. On note ainsi qu’un quart des entreprises abonnées, toutes activités confondues, dispose d’un contrat offrant des prix indexés sur les prix de gros et plus de 55 % d’un contrat à prix fixe à durée déterminée. Plus des trois quarts des entreprises abonnées sont, ou seront donc bientôt, impactées par la flambée des prix du gaz. Sans surprise, ce sont les entreprises industrielles qui paieront le plus lourd tribut dans la mesure où 75 % d’entre elles disposent d’un abonnement au gaz, contre seulement 22 % des entreprises de services.
Vers une augmentation de leurs prix
À la question « dans ce contexte de hausse des prix de l’énergie, qu’envisagez-vous de faire ? », 65 % des dirigeants d’entreprises industrielles ont répondu qu’ils envisageaient d’augmenter leurs prix, 53 % de réaliser des investissements « verts », 50 % d’adapter leurs méthodes de production et 35 % de comprimer leurs marges. Dans les sociétés de services, c’est l’adaptation des méthodes de production qui revient le plus souvent (33 %) devant la hausse des prix (31 %). « Ne rien changer » est également régulièrement cité (24 %). Comprimer leur marge n’est envisagé que par 19 % des dirigeants d’entreprise de services.
Enfin, certaines entreprises envisagent de réduire leurs activités en moyenne de 15 % pour répondre à cette hausse des tarifs de l’énergie. Si elle était mise en œuvre, cette réduction se traduirait par une baisse d’activité globale de 1,5 % du secteur industriel français sur 2023 et de 0,7 % du secteur des services.
Pour aller plus loin, découvrez nos études du secteur énergie.
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