L’Union européenne n’a pas fini de traquer les polluants atmosphériques, notamment ceux émis par les véhicules à moteur. Dans cette optique, la Commission vient de présenter une proposition qui, une fois adoptée, instaurera la norme Euro 7. Cette dernière permettra, selon la Commission, de réduire de 35 % les émissions de NOx (monoxyde et dioxyde d’azote) des voitures et des camionnettes par rapport à la norme antipollution en vigueur, l’Euro 6. « Dans le même temps, les particules provenant du tuyau d’échappement seront réduites de 13 % pour les voitures et les camionnettes, et de 39 % pour les bus et les camions », ajoutent les auteurs du projet. En pratique, pour les voitures et les camionnettes, les limites les plus strictes déjà appliquées dans l’Euro 6 pour les essences seront étendues aux diesels et réciproquement. Tous les types de motorisations devront donc respecter les mêmes plafonds d’émission.
Les véhicules électriques dans le viseur
Mais avec la norme Euro 7, la Commission souhaite étendre son contrôle des émissions polluantes au-delà des gaz expulsés par les pots d’échappement. Ainsi, seront également réglementées les émissions de nanoparticules issues de l’usure des pneumatiques et des freins. Ces dernières, selon les auteurs du projet, étant appelés à devenir rapidement « la principale source d’émissions de particules du transport routier ». Les véhicules électriques devront donc, comme leurs aînés thermiques, respecter des plafonds d’émission de particules pour pouvoir être vendues et circuler en Europe. En pratique, « de nouvelles méthodes numériques, basées sur des capteurs embarqués qui mesurent les émissions tout au long de la durée de vie d’un véhicule, simplifieront le contrôle de la conformité des véhicules aux règles d’émission », précise la Commission.
La grogne des constructeurs
Imposer une nouvelle norme dans un calendrier chargé qui prévoit déjà la fin du thermique en 2035 passe mal chez les constructeurs. De nouveaux investissements devront être réalisés dans des délais très brefs, sachant que la norme Euro 7 pourrait être, en cas d’adoption, applicable à compter du 1er juillet 2025. Sans parler des impacts de ces nouveaux dispositifs sur le prix de vente des véhicules. Si la Commission les estime à moins de 150 € sur les véhicules légers, le patron de Volkswagen, Thomas Schäfer, considère qu’ils renchériraient entre 3 000 et 5 000 € le prix des voitures.
Pour aller plus loin, découvrez nos études sur le secteur automobile.
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