Dans ce contexte incertain, inquiétudes et crispations montent chez les concessionnaires automobiles.
Pendant que les distributeurs s’affairent pour réouvrir leurs points de vente, respectant scrupuleusement les consignes sanitaires contraignantes fournies par le gouvernement et leurs partenaires constructeurs, des inquiétudes s’élèvent progressivement.Côté Renault, la satisfaction des concessionnaires qui saluaient la réactivité et la solidarité de la marque au losange pendant les premières semaines de confinement, commence à s’essouffler. Les objectifs revus à la baisse demeurent trop haut pour certains dans ce contexte d’incertitude forte. Renault tablerait ainsi sur un marché à environ -40 % sur la première partie de l’année. Optimiste aux yeux de certains distributeurs, après des mois à -72 % et -88 %.
La principale inquiétude reste la question du stock. Les points de vente sont soulagés de la reprise progressive de la production et s’inquiète d’un déséquilibre entre l’offre et la demande, notamment pour les véhicules neufs qui coûtent chers en financement. « La pire des situations serait de se retrouver sans visibilité et de s’engager sur un volume important. Nous préférons avoir des problèmes de disponibilité que des surstocks, surtout si le phénomène est généralisé à grande échelle », explique un concessionnaire.
Les véhicules d’occasion récents sont également dans le rétroviseur des réseaux. Certes, leur cote a été gelée pendant le confinement, mais les restitutions anticipées des véhicules des loueurs en courte durée inquiètent, particulièrement dans un contexte où chacun cherche à renforcer sa trésorerie. « Attendons de voir comment va se comporter la demande. Pour rappel, nous avons quand même besoin de marge pour fonctionner », confirme un investisseur inquiet de voir se déclencher une guerre des prix.