Avec un taux de croissance de 7 % en 2021, la France fait partie des pays qui ont connu l’un des redémarrages de leur économie les plus agressifs après le gel des activités imposé par la gestion de la crise sanitaire. Un contexte de forte reprise mondiale qui a pesé sur la balance commerciale de la France qui, selon les derniers chiffres publiés par la Direction générale des douanes et des droits indirects, s’est creusé de 20 Md€ en 2021, pour atteindre un solde de -84,7 Md€.
Un niveau jamais atteint. Le dernier record de déficit, établi en 2011, était de -70 Md€ et « s’expliquait alors majoritairement par un renchérissement de la facture énergétique en raison de la forte hausse du prix du pétrole », rappellent les douanes.
Mêmes causes, mêmes effets
Comme en 2011, la hausse des prix de l’énergie a joué un rôle majeur dans la dégradation de la balance commerciale française en 2021. La hausse des prix de l’énergie, portée par l’augmentation des cours du pétrole (+63,7 % en 2021), a ainsi creusé, à elle seule, un trou de 18 Md€ en 2021.
Au-delà, et plus inquiétant, la note des douanes traduit également un nouveau recul des parts de marché de la France, notamment en Europe. Ainsi, les échanges avec l’Union européenne se sont inscrits en forte baisse, le solde se réduisant de 10,8 Md€, tiré par la diminution du solde avec la Belgique (-6,8 Md€), les Pays-Bas (-2,0 Md€) et l’Allemagne (-1,7 Md€). Le solde avec l’Afrique, qui était devenu excédentaire en 2020, est redevenu négatif à -2,1 Md€ (en baisse de 5,3 Md€), tiré par le solde avec l’Algérie qui recule de 2,1 Md€, dans le sillage de l’augmentation des prix du pétrole. Le solde commercial baisse également avec la Russie (-2,7 Md€) et le Royaume-Uni (-2,2 Md€). Rappelons que les parts de marché de la France dans le monde baissent, de manière quasi-ininterrompue, depuis 2010.