EN 20 ANS, LA QUALITÉ D’USAGE DES LOGEMENTS FRANCILIENS S’EST DÉGRADÉE

Pièces plus petites, cloisons plus fines, moins de rangements… les conditions de vie dans les appartements franciliens sont de plus en plus difficiles, d’après l’Idheal.
6 septembre 2021 par
EN 20 ANS, LA QUALITÉ D’USAGE DES LOGEMENTS FRANCILIENS S’EST DÉGRADÉE
TIPHANEAUX Sabrina
Le poids du logement dans le budget des ménages est de plus en plus lourd. Et pourtant, la qualité des habitats n’a pas toujours suivie la tendance. Ce serait même l’inverse, à en croire les conclusions d’une récente étude intitulée « Nos logements, des lieux à ménager » et menée par l’Idheal, l’Institut des hautes études pour l’action dans le logement. Luminosité, superficie, agencement… l’institut s’est penché sur l’évolution de la qualité « d’usage » des logements franciliens livrés entre 2000 et 2021. Quelque 52 immeubles de la région parisienne, représentant 1 703 logements collectifs ont ainsi été passés au crible.
Premier constat, la taille moyenne des appartements s’est réduite au fil des années. Entre 2002 et 2020, la surface moyenne des logements mis en chantier a diminué de 14,8 m² en Essonne, pour atteindre une superficie moyenne de 53,4 m². À Paris, les logements neufs ont perdu 12,5 m² sur la période. Les Yvelines, les Hauts-de-Seine et la Seine-et-Marne ont davantage été épargnés par ces coups de rabot, avec une baisse de la taille des habitations d’un peu plus de 3 m² en moyenne.

Suroccupation en Île-de-France
Alors que les séjours doivent aujourd’hui accueillir de multiples activités, devenant tout à la fois lieu de détente, pièce de télétravail ou chambre d’appoint, ils ont perdu 2,8 m² sur la période 2003-2012, passant de 21,49 m² en moyenne à 18,70 m². L’étude révèle même que les séjours des logements situés en Grande Couronne sont plus exigus qu’en Petite Couronne.
Cette réduction des surfaces habitables est d’autant plus préoccupante que la suroccupation des logements s’est accrue en Île-de-France. La part de logements suroccupés (caractérisés par un nombre d’habitant supérieur au nombre de pièces) y est même 4 fois plus élevée que dans le reste du pays, notent les auteurs de l’enquête.
De rares points positifs
Du côté de l’acoustique, les conditions ne s’arrangent pas non plus. Sur l’ensemble des logements étudiés, 52 % ont des cloisons de 5 centimètres, soit l’épaisseur minimale règlementaire, pour 44 % dotés de cloisons de 7 cm, et seulement 4 % de 10 cm. Pour les logements construits après 2010, la part des logements avec des cloisons de 5 cm grimpe même à 57 %. Là encore, les logements parisiens tirent leur épingle du jeu, avec 2 % seulement des appartements qui disposent de cloisons de 5 cm, contre 46 % des logements en Petite Couronne, et 67 % en Grande Couronne.
Parmi les autres points négatifs, l’Idheal déplore des conflits d’ouverture de porte dans un tiers des appartements étudiés, une raréfaction des espaces de rangement ou encore 20 % seulement de logements dits traversants, c’est-à-dire disposant d’au moins deux ouvertures situées sur des façades opposées, une caractéristique pourtant bien utile pour créer des courants d’air en période de fortes chaleurs. Quelques améliorations sont à noter néanmoins comme l’augmentation de la surface moyenne des salles de bain qui a gagné 1 m² depuis 2013 ou la généralisation des espaces extérieurs, présents dans 80 % des plans étudiés.
EN 20 ANS, LA QUALITÉ D’USAGE DES LOGEMENTS FRANCILIENS S’EST DÉGRADÉE
TIPHANEAUX Sabrina 6 septembre 2021
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