Dans l’édition 2021 de son rapport « Les entreprises en France », l’Insee est revenu sur les premiers mois de la crise du Covid-19 avec pour objectif d’identifier les caractéristiques et les modes d’organisation ayant joué un rôle dans la capacité des entreprises à résister. À cette fin, les analystes ont arrêté 4 profils-types de trajectoire de chocs pendant la crise :
- les « non affectées » par la crise (36 % des entreprises et 42 % des salariés) pour qui le premier confinement (avril 2020) s’est traduit par un choc moyen de -14 % suivi d’un rattrapage de l’activité à compter du mois de juin ;
- les « résilientes » face à la crise (38 % des entreprises et 44 % des salariés) qui ont subi, en moyenne, une perte de 51 % en avril 2020, puis se sont « rétablies » autour de -20 % en fin d’année ;
- les « confinées » (20 % des entreprises et 12 % des salariés) qui ont enregistré un repli moyen de 72 % en avril 2020 et de 70 % en novembre et une reprise modérée en été ;
- les « déprimées » (6 % des entreprises et 2 % des salariés) dont l’activité a reculé de 84 % en avril 2020 sans se rétablir jusqu’à la fin de l’année.
L’impact majeur des secteurs
Les mesures de restrictions de circulation, de fermetures ciblées, les couvre-feux et les confinements n’ont pas frappé avec la même intensité tous les secteurs économiques. L’Insee relève ainsi que lors du premier confinement, ce sont les entreprises du secteur de l’hébergement et de la restauration, qui avec une activité en recul de 71 %, ont payé le plus lourd tribut, suivi par les entreprises du raffinage (-54 %). Fort logiquement, les entreprises de ces secteurs sont sur-représentées dans les profils « déprimé » et « confiné ». À l’inverse, protégées par leur statut de commerce « essentiel », les entreprises de l’agroalimentaire n’ont reculé que de 9 % en avril 2020 et se retrouvent principalement parmi les « non affectés ».
Mais l’Insee a poussé plus loin son analyse en tentant d’identifier les caractéristiques, hors secteurs, qui ont joué un rôle notable dans la capacité des entreprises à résister à la crise sanitaire et aux mesures adoptées pour l’endiguer. En utilisant les probabilités, les auteurs de l’étude ont ainsi déterminé que les entreprises ayant développé la vente en ligne depuis le début de la crise ou ayant fortement investi dans les nouvelles technologies avaient, respectivement, 1,39 et 1,52 fois plus de chance d’appartenir au profil-type « non-affectées » qu’aux autres profils. À l’inverse « le fait d’exporter est quant à lui associé à une probabilité plus élevée d’appartenir au profil « déprimé », probablement du fait de la dépendance aux débouchés étrangers et de la chute de la demande extérieure », insiste l’Insee.