La fermeture des magasins à 18 heures bouleverse l’activité des commerces non alimentaires, mais semble peu impacter la grande distribution alimentaire.
Comme l’ensemble des lieux recevant du public, les commerces doivent fermer leurs portes à 18 heures depuis le 16 janvier 2020 dans tout le pays. Cette mesure, qui avait déjà été mise en place dans 15 départements depuis le 2 janvier, a un impact significatif sur l’activité du commerce de détail selon les différents représentants de la profession. Ainsi, Procos, la fédération pour la promotion du commerce spécialisé, estime à 15 % la perte de chiffre d’affaires des magasins du commerce spécialisé causée par une fermeture à 18 heures. L’Alliance du commerce, qui représente les commerçants du secteur de l’équipement de la personne, l’estime de son côté à 20 %. Enfin, le Conseil national des centres commerciaux, a indiqué que dans le Nord-Est, où le couvre-feu est en vigueur depuis le 2 janvier, la fréquentation s’établit à -27 % par rapport à la normale, contre une baisse de seulement 20 % dans le reste du pays où le couvre-feu était fixé à 20 heures dans un premier temps. Son impact économique semble néanmoins contrasté selon les secteurs et son effet sur les commerces alimentaires est faible. Selon une étude Nielsen, la progression des ventes de produits alimentaires en grande distribution dans les 15 départements où le couvre-feu a été mis en place le 2 janvier a été moins forte que dans les départements où ce dispositif n’était pas encore mis en place. Ainsi, les départements sous couvre-feu ont vu leurs ventes progresser de 3 % sur un an (semaine du 11 au 17 janvier 2021 comparée à la même semaine en 2020), contre +7 % pour l’ensemble de la France. Les hypermarchés et les supermarchés des zones concernées ont néanmoins souffert avec des chiffres d’affaires en recul, au profit des points de vente de proximité et du drive dont les ventes ont progressé de 54 %. L’institut note également une baisse de la fréquentation des points de vente les lundi, mardi, jeudi et vendredi que la hausse d’affluence le mercredi et le week-end ne compense pas totalement. « Il y a une petite baisse de la croissance, mais elle se voit à peine dans un contexte où nos ventes progressent fortement en raison de la fermeture des restaurants et du télétravail », résume Dominique Schelcher, le président de la coopérative Système U dans Les Échos.