Un succès incontestable… terni par deux ombres au tableau : le taux de remplissage encore insuffisant plombe la rentabilité des compagnies et l’accueil rudimentaire des usagers en gares dessert leur image.
C’est un bilan d’activité 2017 satisfaisant pour les cars Macron qu’a dressé l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer) dans le cadre de son troisième rapport annuel sur le marché du transport par autocar publié début juillet. Le marché du transport routier de voyageurs par autocar librement organisé affiche une croissance de 26 % par rapport à 2016 pour un chiffre d’affaires qui s’établit à 105,4 millions d’euros HT. Cette dynamique est le fruit d’une hausse de la fréquentation et d’une rationalisation de l’offre. Côté demande, la fréquentation est en progression de 14,5 % pour atteindre 7,1 millions de voyageurs transportés sur 2017. L’Arafer évalue à 17 %, soit 1,2 millions de passagers, la part de déplacements qui n’auraient pas été effectués sans cette offre de mobilité. Ce sont les liaisons inférieures à 100 km qui apparaissent comme le levier de croissance prioritaire de la fréquentation des services routiers librement organisés (SLO), notamment celles qui ne disposent pas d’alternative directe dans un autre mode de transport collectif. En effet, les liaisons infrarégionales sont en pleine croissance (+ 9 points en un an) et ont été empruntées par 23 % des voyageurs. À l’inverse, les liaisons radiales (ayant pour origine ou pour destination Paris) continuent à perdre du terrain. Elles représentent, certes, encore la moitié de la fréquentation, mais leur part a régressé de 20 points en deux ans (71 % des passagers en 2015). Côté offre, le marché a bénéficié d’une densification du réseau et d’une optimisation des fréquences. Le réseau a desservi 303 villes en 2017, soit 67 villes supplémentaires par rapport à 2016 (+ 28 %). Il s’est enrichi de 419 nouvelles liaisons (+ 34 %) pour atteindre au total 1666 liaisons. En moyenne, 707 départs quotidiens ont été enregistrés en 2017, ce qui représente une augmentation de 7 % par rapport à l’année précédente. Toutefois, on constate que la fréquence moyenne quotidienne proposée par liaison, qui s’établit à 2,6 allers-retours quotidiens, est en baisse de 32 % par rapport à 2016. Les opérateurs ont modulé les fréquences offertes entre les jours de semaine et le week-end dans l’optique de mieux coller à la demande et d’optimiser le taux d’occupation. Concernant la structure concurrentielle de ce marché, trois compagnies avec un réseau d’envergure nationale s’affrontent : Ouibus (filiale de la SNCF), Flixbus et Eurolines/Isilines (Transdev). À leurs côtés, sept opérateurs locaux ont également commercialisé des SLO. Environ 49 % des départs ont été couverts par Ouibus, 34 % par Flixbus, 14 % par Eurolines/Isilines et 4 % par les autres opérateurs. Au niveau des villes desservies, un socle stable de 30 % de villes clés est pourvu par les 3 compagnies nationales. 55 % sont des dessertes exclusives des opérateurs nationaux (40 % par Flixbus, 39 % par Ouibus, 5 % par Isilines) et 15 % sont assurées par des opérateurs locaux. Deux ombres au tableau subsistent. Bien que le taux de couverture de leurs coûts d’exploitation par les recettes se soit amélioré pour atteindre 49 % en 2017 versus 34 % en 2016, l’équilibre financier n’est toujours pas atteint pour les compagnies. Le talon d’achille des SLO demeure un taux de remplissage toujours insuffisant (50 % en moyenne). Par ailleurs, la faiblesse des infrastructures d’accueil des voyageurs dessert l’image de ce nouveau mode de transport.
CARS MACRON : UN BILAN 2017 SATISFAISANT
23 août 2018
par
MEZIANI Hélène
dans Actualités
MEZIANI Hélène
23 août 2018
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