Si le secteur du bâtiment voit enfin le bout du tunnel, celui de l’assurance construction cumule les difficultés.
Le secteur du BTP est loin de faire les beaux jours des compagnies d’assurance. En effet, selon les derniers chiffres publiés par la Fédération française de l’assurance (FFA), le marché de l’assurance construction est mis à rude épreuve depuis plusieurs années. Confronté à une double difficulté, il doit faire face, d’un côté, à une baisse des cotisations et, de l’autre, à une forte hausse de la sinistralité. En 2016, les cotisations en assurance construction ont ainsi reculé de 2,1 %, enregistrant leur 7e année de baisse depuis 2008. Au total, sur les 8 dernières années, les assureurs ont vu leurs revenus dans ce secteur se replier de 16 %. Une conséquence directe de la lourde crise qu’ont traversé les entreprises du BTP avec des mises en chantiers qui ont diminué de 28 % entre 2007 et 2015 (les mises en chantier précèdent d’un an la période de versement des cotisations). Mais comme si cela ne suffisait pas, les indemnisations de sinistres ont, dans le même temps, augmenté de plus de moitié entre 2008 et 2016, soit une progression de 5,3 % en moyenne chaque année. La FFA précise que cette évolution reflète à la fois la hausse des coûts dans le bâtiment (liée aux évolutions technologiques, la complexité croissante des matériaux utilisés...) et les défaillances ou difficultés rencontrées par les entreprises de construction. En 2016, la hausse a été un peu moins rapide (+1,5 %), mais la situation reste tout aussi fragile. D’autant que l’environnement de taux bas impacte fortement les revenus financiers des compagnies sur un marché où, compte tenu de la longueur des garanties – 10 ans et plus – les produits financiers participent à l’équilibre du risque et à sa gestion en capitalisation. Rapportés aux prestations payées, les produits financiers récurrents sont ainsi passés de 53 % en 2008 à 30 % en 2016. Pour 2017, la FFA n’anticipe pas de réelle amélioration. En effet, si l’embellie des mises en chantier qui s’est confirmée l’année dernière joue en faveur d’une hausse des cotisations, la persistance d’un environnement de taux bas va continuer de peser sur les futurs résultats financiers de la branche.