ARTIFICIALISATION DES SOLS : LES 10 PROPOSITIONS DES GÉOMÈTRES-EXPERTS

3 février 2020 par
ARTIFICIALISATION DES SOLS : LES 10 PROPOSITIONS DES GÉOMÈTRES-EXPERTS
TIPHANEAUX Sabrina

Revitalisation des territoires, réhabilitation des friches, lutte contre les logements vacants… les géomètres-experts présentent leur manifeste de 10 propositions pour stopper l’artificialisation des sols d’ici 2050.

Dans le prolongement de son plan biodiversité, présenté à l’été 2018, la France s’est fixé l’objectif de Zéro Artificialisation Nette des sols (ZAN) d’ici 2050. Cette instruction, publiée le 29 juillet 2019, vise à stopper, à cet horizon, la disparition des zones naturelles et des terres agricoles causée par un changement d’usage et de structure des sols (le logement, l’industrie, les infrastructures routières...). L’enjeu est de taille, sachant qu’à l’heure actuelle, 58 % des constructions se font par artificialisation.

Pour y parvenir, l’Ordre des géomètres-experts (OGE), qui rappelle le rôle de garant de la propriété foncière de la profession et d’acteur majeur de l’aménagement des territoires, a communiqué le 24 janvier dernier, une liste de 10 propositions pour un « ZAN performant et respectueux de la diversité des territoires ».

Avant toute chose, l’OGE préconise une meilleure connaissance des dynamiques d’artificialisation des sols afin de poser un constat objectif sur le phénomène, en distinguant notamment l’artificialisation de l’imperméabilisation. Un sol artificialisé peut rester perméable dans les différentes formes urbaines existantes, explique-t-il dans son manifeste, en particulier les espaces de nature dans les parcelles, parcs, jardins, à condition qu’ils soient maillés entre eux.

La profession plaide également pour l’intégration de tous les partenaires de l’aménagement, les élus locaux et les citoyens, afin d’éviter un «urbanisme subi».

Parmi leurs autres propositions, la plus grande végétalisation des villes est un point central du communiqué. L’OGE propose notamment d’introduire un coefficient minimal de nature par habitant, à l’échelle des agglomérations. Mais face aux difficultés et aux coûts que représente l’entretien des espaces verts pour une collectivité, le verdissement des villes ne pourra se faire, selon l’Ordre, que par une meilleure acceptation par les habitants d’une nature moins domptée, plus sauvage. La reconquête des friches pour en faire des îlots de biodiversité constitue également un levier à actionner.

L’enjeu des prochaines années se situe aussi dans la revitalisation des territoires ruraux afin d’y ramener de l’activité, des commerces, de l’emploi et de limiter ainsi les déplacements en voiture.

Enfin, les géomètres-experts appellent à faire de la reconquête des bâtiments vacants une cause nationale, en dotant les collectivités de moyens d’actions forts. Plus de 8 % des logements en France sont vacants, selon l’Insee.

Autant de propositions qui permettront de limiter l’étalement urbain, selon eux. Mais si l’OGE partage les constats liés à l’artificialisation des sols ainsi que la nécessité d’y remédier, il met en garde contre les conséquences d’une « application inappropriée de l’objectif ZAN, qui pourrait conduire à accentuer les ruptures entre villes et campagne et intensifier la désertification dans certaines régions. »

ARTIFICIALISATION DES SOLS : LES 10 PROPOSITIONS DES GÉOMÈTRES-EXPERTS
TIPHANEAUX Sabrina 3 février 2020
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