À quoi ressemblera la pharmacie d’officine en 2025 ? Comment s’équilibreront les différentes dimensions du métier, entre distribution physique des produits de santé, accompagnement des patients et services numériques ? C’est pour répondre à ces questions que la Faculté de Pharmacie de l’Université d’Angers et dix entreprises se sont réunies autour de ce projet, lancé en novembre dernier. Au côté de BD Rowa, spécialiste de l’automatisation et de la digitalisation des acteurs de santé, figurent Arpilabe (agence conseil dans l’installation et le développement commercial des officines), Diebold Nixdorf (leader du marché français des caisses traditionnelles et libre-service), Minute Pharma (filiale de Geopost, spécialiste de la livraison de produits pharmaceutiques), l’éditeur de LGO Pharmaland, la société de téléconsultation Tessan, la plate-forme de services numériques Valwin, l’agenceur Visplay, ainsi que deux réseaux de pharmaciens (Les Pharmaciens Associés, adossé à la coopérative Astera, et Ma Pharmacie Référence, enseigne du groupe PHR, filiale de l’OCP).
Besoins des pharmaciens et attentes des consommateurs
En 2020, BD Rowa a commandité auprès des sociétés d’études Appinio et IQVIA deux enquêtes dans cinq pays européens (Allemagne, Italie, France, Espagne et Royaume-Uni), la première réalisée auprès de 1 000 consommateurs et la seconde auprès d’une centaine de pharmaciens d’officine. Il en ressort que la vision des uns ne correspond pas toujours à celle des autres ! Côté consommateurs, une grande majorité d’entre eux (81 %) souhaiteraient que les officines proposent à l’avenir des gammes plus larges de produits en vente libre (cette tendance n’est jugée importante que par 27 % des pharmaciens interrogés). Concernant les services, entre 41 et 44 % des consommateurs interrogés pensent qu’ils occuperont un place importante dans les officines (vaccinations, tests, assistance téléphonique, recommandations d’appli mobiles…). 30 % imaginent même qu’elles seront devenues des centres de santé intégrés, comprenant des médecins, des physiothérapeutes, des nutritionnistes, etc. Côté pharmaciens, l’avenir de la profession est plutôt vu à travers l’expérience client (personnalisation des services, vente croisée de produits complémentaires, cartographie du parcours client…) et la transformation numérique, grâce à l’apport de nouvelles technologies (écrans numériques, système d’automatisation des stocks, affichage électronique, réseau de santé connecté…).
En synthèse, selon le think tank, « les consommateurs finaux veulent, pour 2025, une pharmacie omnicanale, disposant d’une gamme plus large de produits en vente libre et d’une offre de services de santé supplémentaires tels que tests, vaccinations, télémédecine, intégrés dans le point de vente et aimeraient pouvoir accéder, éventuellement même à titre onéreux, à des services de soins à domicile, en coopérant avec d‘autres acteurs de la santé ou du bien-être ».
Au terme de cette analyse, neuf axes de transformation ont été identifiés. Chaque partenaire du projet European Pharmacy Plus 2025 est associé à l’un d’entre eux, en fonction de son domaine d’expertise. Des pharmacies ayant déjà entrepris des actions jugées innovantes seront invitées à rejoindre le projet afin de partager leur retour d’expérience.
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