La grande distribution se bat face aux géants du web pour le contrôle du e-food.
Comparée à d’autres secteurs, la pénétration du e-commerce reste encore modeste dans les achats alimentaires, le commerce physique étant encore largement privilégié par les consommateurs. Toutefois, le drive est le circuit qui tire la croissance de la grande distribution avec une progression de 8,5 % sur 2017 et représente désormais 5 % des ventes. Compte tenu de sa part de marché encore faible et de l’affinité croissante des consommateurs pour le commerce en ligne, le e-food dispose d’un potentiel de développement énorme à capter pour beaucoup d’acteurs.
La grande distribution face aux géants du web
La porosité croissante entre le web et les magasins physiques, la menace représentée par Amazon qui multiplie les initiatives dans l’alimentaire et l’évolution du comportement d’achat du consommateur poussent la grande distribution française à se repositionner sur le commerce en ligne. E.Leclerc vient ainsi de lancer son service « Leclerc chez moi » avec des drives piétons et de la livraison à domicile à Paris. Les géants du e-commerce avancent aussi désormais leurs pions dans le retail alimentaire physique (aux États-Unis, Amazon avec Whole Foods et l’ouverture d’Amazon Go, en Chine, Alibaba avec Hema Fresh et JD.com avec 7Fresh). Dans le même temps, Walmart fait le chemin inverse. Les efforts entrepris par le n° 1 mondial de la distribution sur le digital en général et sur le commerce en ligne en particulier, et ce pour contrer Amazon, portent ses fruits (progression plus rapide qu’Amazon sur le online en 2017) et montrent la voie aux distributeurs français pour résister face aux ambitions des mastodontes du commerce en ligne dans l’alimentaire. Bien sûr, pour rester dans la course, les investissements nécessaires sont colossaux. Le groupe Carrefour a ainsi présenté fin janvier un plan d’investissement de 2,8 Mds€ dans le digital.
Une concurrence protéiforme
En parallèle de la grande distribution, d’autres circuits tentent d’imposer des modèles alternatifs. De nouveaux acteurs apparaissent sur le web avec des concepts innovants : place de marché de producteurs (Pour de Bon lancé par Webedia et Chronopost) ou de petits commerçants (L’Epicery racheté par Monoprix), livraison de paniers recettes (Quitoque, Cook Angels, Illico Fresco), achats groupés aux producteurs locaux (La Ruche qui dit Oui)… L’arrivée de ces jeunes pousses participe au changement des habitudes de consommation et au bouleversement du secteur.