VERS UNE CHUTE DES VENTES DE CAMIONS AU 2E SEMESTRE

Les immatriculations ont bénéficié au 1er semestre 2024 de l'anticipation d'une réglementation augmentant les coûts des véhicules neufs, un effet qui a cessé au 7 juillet.
18 juillet 2024 par
VERS UNE CHUTE DES VENTES DE CAMIONS AU 2E SEMESTRE
MEZIANI Hélène

Crédit photo : Hispanolistic / Getty Images

Alors que les ventes de camions diminuaient en Europe, les immatriculations de véhicules industriels neufs de plus de 5 tonnes ont bondi en France de 7,6 % sur 12 mois glissant à fin juin 2024 (+5,4 % au 1er semestre par rapport à la même période en 2023) selon l’Observatoire du véhicule industriel de BNP Paribas. Sur les 5 premiers mois de l’année, les immatriculations de tracteurs et porteurs neufs ont, quant à elles, progressé de respectivement 1,7 % et 10,3 %. Ces évolutions apparaissent en contradiction avec la conjoncture actuelle du transport routier de marchandises : les volumes de transport ont diminué en 2023, les défaillances sont en hausse et le climat des affaires est dégradé. De même, le BTP, l’autre grand secteur contributeur, est aussi en crise.

La hausse de début d’année s’explique en fait, selon l’OVI, par l’anticipation des investissements en raison de l’entrée en vigueur de nouvelles réglementations, en particulier la norme européenne GSR 2 entrée en vigueur le 7 juillet. À partir de cette date, les nouveaux véhicules doivent obligatoirement disposer de plusieurs dispositifs de sécurité comme l’alerte de survitesse, de maintien dans la file, le freinage automatique. Un renforcement de la sécurité qui augmente logiquement le coût des véhicules et a encouragé les entreprises du secteur du TRM à anticiper leurs achats.

Autre effet ayant contribué à gonfler les statistiques de ventes au 1er semestre et sur 12 mois glissant : le décalage entre la date de commande et la date de livraison. Or, les retards de livraison diminuent désormais avec la baisse des carnets de commandes.

La dynamique ne devrait donc pas se maintenir au 2e semestre. Pire, les immatriculations devraient s’effondrer selon l’OVI : de 12 % à 30 % pour les porteurs et de 2 % à 20 % pour les tracteurs, qui ont moins bénéficié de cet effet d’anticipation. De même, l’année 2025 devrait être mal orientée, alors que la conjoncture du transport routier reste dégradée, et que le BTP reste atone.

Copyright : Les Echos Publishing

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MEZIANI Hélène 18 juillet 2024
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