Déjà plombé par les mouvements sociaux de fin d’année, l’épidémie de coronavirus est un nouveau coup dur pour la fréquentation touristique, la France étant la première destination européenne des touristes chinois.
La fréquentation dans les hébergements collectifs touristiques (exprimée en nuitées) a timidement progressé au dernier trimestre 2019, avec une hausse de 0,8 % en glissement annuel. Et ce, après deux trimestres de croissance plus soutenue : + 3,8 % au 2e trimestre, + 1,3 % au 3e. Le rebond espéré pour décembre, un an après le mouvement des « Gilets jaunes », a été cette fois-ci contrarié par les mouvements sociaux liés à la contestation de la réforme des retraites avec les grèves conjointes de la SNCF et de la RATP. Dans les faits, comme au 3e trimestre, les tendances sont opposées selon les clientèles : la fréquentation des touristes français est en hausse de 2,7 %, tandis que celle des touristes étrangers recule de 3,8 %.
Côté mode d’hébergement, la fréquentation de l’hôtellerie ressort à + 1,0 %, avec des disparités de performance selon la clientèle, la zone d’implantation et le niveau de gamme. Le dynamisme de la clientèle hexagonale (+ 3,9 %) contraste avec le retrait de la clientèle non-résidente (- 4,7 %), en Île-de-France (- 4,9 %) et dans l’urbain de province (- 7,3 %). Les hôtels 4 et 5 étoiles surperforment (+ 4,0 %) grâce aux résidents (+ 6,7 %). En revanche, les touristes ont continué à bouder les hôtels 1 et 2 étoiles, avec une fréquentation en baisse de 3,9 % par rapport à l’année précédente. Quant aux autres hébergements collectifs touristiques (résidences de tourisme et villages vacances), ils affichent une fréquentation atone (+ 0,1 %) après deux trimestres consécutifs de croissance (+ 2,6 %).
Un 1er trimestre 2020 impacté par la désaffection de la clientèle chinoise
En raison des mesures prises pour endiguer l’épidémie de coronavirus, le coup d’arrêt aux déplacements des Chinois en France pourrait impacter fortement l’activité touristique hexagonale ce qui inquiète les professionnels du tourisme. Rappelons, en effet, que le tourisme d’origine chinois pèse lourd dans l’Hexagone. La clientèle chinoise ne représente que 2,5 % de la fréquentation touristique totale, mais avec 4 Md€ de dépenses, elle capte 7 % des recettes touristiques.