Selon un rapport réalisé par KPMG pour Philip Morris International (PMI), les ventes en France de cigarettes non fiscalisées ont atteint un nouveau record en 2021, à 18,3 milliards d’unités. C’est ainsi 35 % du total de la consommation qui échappe aux buralistes, en hausse de 5 points sur un an. Les achats légaux transfrontaliers ou à l’étranger représentent une part marginale de cette consommation non fiscalisée. L’essentiel provient d’activités de contrebande et contrefaçon. « Le commerce parallèle de cigarettes a explosé avec la pandémie, et cela va continuer en raison des hausses de prix successives de 1 € par an depuis plusieurs années », explique Jeanne Pollès, présidente de Philip Morris France. Ainsi, selon KPMG, la hausse des taxes aurait dopé le commerce illicite et entraîné 6,2 Md€ de pertes fiscales en 2021, soit 1,9 Md€ de plus par rapport à 2020.
Mais ces chiffres sont loin de faire l’unanimité. Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) les conteste et dénonce les biais méthodologiques de l’étude ainsi que la « volonté de surévaluation des niveaux de commerce illicite, en particulier de la contrefaçon, afin de dissuader les pouvoirs publics de mettre en place des mesures de santé publique ». Afin de lutter contre le tabagisme, rappelons que les pouvoirs publics ont décidé de hausses successives des prix du tabac entre novembre 2017 et novembre 2020. Selon l’association DNF – Demain sera non fumeur, le prix moyen du paquet de cigarettes vendu par les buralistes français est ainsi passé de 7,12 € en novembre 2017 à 10,17 € aujourd’hui, soit une hausse de 43 % sur la période.