Selon les dernières estimations d’Eurostat, le service de statistiques de l’Union européenne, l’inflation continue sa progression dans la zone euro et vient même d’atteindre les 5 %. Un record depuis que la monnaie unique européenne a été mise en place il y a tout juste 20 ans. Pour rappel, en décembre 2020, au sortir de plusieurs périodes de confinement, la hausse des prix était nulle (-0,3 %), mais face à la croissance de la demande dopée par la sortie de crise, elle est rapidement devenue positive et s’est élevée de manière constante tout au long de l’année 2021.
Les prix de l’énergie
Cette hausse inédite est principalement due à des tensions mondiales sur le pétrole, le gaz et bien sûr l’électricité. Les prix annuels de l’énergie ont ainsi, en décembre 2021, augmenté de 26 % dans la zone euro. Ils avaient déjà connu une hausse annuelle de 27,5 % en novembre 2021, ce qui, pour certains experts, indiquerait que le pic de hausse est passé et qu’une stabilisation, voire une baisse des prix de l’énergie pourrait intervenir au premier semestre 2022.
L’inflation reste modérée dans les autres secteurs. Eurostat note ainsi qu’après l’énergie, les taux annuels les plus élevés se retrouvent dans « l’alimentation, alcool & tabac (3,2 %, comparé à 2,2 % en novembre), suivis des biens industriels hors énergie (2,9 %, comparé à 2,4 % en novembre) et des services (2,4 %, comparé à 2,7 % en novembre) ».
Des différences notables existent également entre les pays. Les trois membres de la zone euro les moins affectés par la hausse des prix sur un an (en décembre 2021) sont Malte (+2,6 %), le Portugal (+2,8 %) et la Finlande (+3,2 %). L’Estonie (+12 %), la Lituanie (+10,7 %) et la Lettonie (+7,7 %) ont connu, en revanche, les plus fortes hausses des prix annuelles. La France, avec une hausse annuelle de 3,4%, prend la quatrième place des pays les moins fortement frappés par l’inflation.