Dans un contexte de tension sur les marges, six groupements s’allient pour optimiser leurs conditions d’achat auprès des laboratoires et des prestataires de services.
L’union fait la force. En créant C6, nouvelle structure destinée à négocier directement les conditions d’achat pour le compte de quelque 6 000 pharmacies d’officine, les 6 groupements partenaires (Apsara, Evolupharm, Giropharm, Objectif Pharma, Optipharm et Népenthès) veulent renforcer leur pouvoir de négociation et optimiser le fonctionnement de leur centrale d’achat (CAP) et leurs structures de regroupement à l’achat (SRA). Créées en 2009 pour permettre aux pharmaciens de déléguer et de mutualiser une partie de leurs achats, ces structures manquent de moyens et ne disposent pas de la taille critique pour fonctionner de manière suffisamment efficiente. La création de C6, qui représente potentiellement un tiers du réseau officinal, devrait changer la donne. À condition évidemment que les adhérents jouent le jeu, acceptent la discipline proposée par leur groupement respectif et délèguent effectivement une part significative de leurs achats à cette nouvelle entité.
Derrière cette initiative, se joue un bras de fer engagé depuis plusieurs années entre pharmaciens, CAP/SRA et laboratoires. En cause : le développement des rétrocessions entre pharmaciens d’officine, pratique illégale mais tolérée par les pouvoirs publics et l’Ordre tant qu’elle demeure limitée. Mais force est de constater que ces rétrocessions ont pris aujourd’hui une ampleur qui va bien au-delà des cas de « dépannage » entre officines, et ce avec le soutien de laboratoires et de fabricants qui préfèrent contourner les structures de regroupements à l’achat afin de préserver leur propre pouvoir de négociation. Si la rétrocession illustre la fragmentation du réseau officinal et la volonté de nombreux pharmaciens de rester maîtres de leurs négociations commerciales, les CAP/SRA et la création de C6 proposent à l’inverse une organisation plus intégrée et un pouvoir accru des groupements. Deux modes d’organisation du réseau officinal et une véritable ligne de fracture qui devrait s’accroître dans les années à venir.
SIX GROUPEMENTS DE PHARMACIENS JOIGNENT LEURS FORCES POUR MUTUALISER LEURS ACHATS
28 juin 2017
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LES ECHOS ETUDES
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28 juin 2017