Dans une récente étude, l’Ademe s’est intéressée au rétrofit. L’agence juge cette pratique pertinente pour réduire l’impact des polluants atmosphériques et des émissions de gaz à effet de serre globales des véhicules.
Autorisé depuis mars 2020 en France, le rétrofit est une opération qui vise à transformer un véhicule thermique en véhicule électrique en procédant à un changement de moteur. Dans une récente étude, l’Agence de la transition écologique (Ademe) s’est intéressée à cette pratique avec, notamment, pour objectif de mesurer son intérêt d’un point de vue écologique.
Une forte réduction des émissions de CO2
Pour réaliser cette étude, l’Ademe a mesuré les effets de cette transformation sur des véhicules utilisés pendant 20 ans et convertis à partir de leur 11e année.
Selon les premiers résultats mis en évidence par l’Agence, la conversion d’une citadine thermique en électrique « permet de réduire de 66 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à un véhicule particulier qui resterait en diesel. De plus, l’option rétrofit électrique est préférable à celle de la mise à la casse du véhicule thermique et de l’achat d’un véhicule puisqu’elle permet 47 % d’émissions de GES à l’année 20 », précise l’Ademe.
Sur un petit fourgon faiblement utilisé, l’opération est encore plus notable avec une baisse de la production de gaz à effet de serre de 61 % par rapport au maintien du véhicule en diesel. Une baisse qui atteint 87 % avec un poids lourd de livraison de 16 à 19 tonnes affectés à de courtes distances ou encore pour un autocar standard de 12 mètres.
Le coût du rétrofit
Si elle s’est penchée sur l’intérêt écologique du rétrofit, l’Ademe a également mesuré la rentabilité d’une telle opération pour chacun des types de véhicules étudiés. Sur les 10 dernières années d’utilisation d’une citadine, dans l’hypothèse d’une conversion électrique, le coût au kilomètre (tous frais confondus) atteint 0,21 € contre 0,12 €/km dans l’hypothèse d’un maintien de la motorisation diesel. Pour le fourgon, le différentiel est encore plus important : 0,57 €/km en rétrofit contre 0,19 €/km en diesel.
En revanche, pour le poids lourd (0,74 €/km en rétrofit contre 0,70 €/km en diesel) et l’autocar de 12 m (0,90 €/km en rétrofit contre 0,84 €/km en diesel), l’écart se resserre fortement rendant la conversion intéressante écologiquement et neutre d’un point de vue économique.